Des menaces de boycott du scrutin présidentiel en Guinée
- Par Administrateur ANG
- Le 10/09/2010 à 08:35
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Les dignitaires de la Haute-Guinée, l'une des quatre régions naturelles du pays, protestent contre l'annulation des résultats du premier tour dans plusieurs villes importantes de cette région. Une annulation décidée par la Cour suprême fin juillet en raison des fraudes et des irrégularités constatées.
A dix jours du second tour, la Coordination de la Haute-Guinée, qui regroupe les sages de cette région, prend la défense du candidat Alpha Condé qu'elle estime lésé dans cette décision. Elle interpelle le président par intérim Sékouba Konaté et menace de se retirer du processus électoral si rien n'est fait. Une démarche surprenante à neuf jours du second tour. D'autant plus que les coordinations régionales ne sont pas censées être des acteurs politiques.
C'est un pavé dans la mare qu'a jeté à la télévision guinéenne Mamadou Kouyaté, le porte-parole de la Coordination de Haute-Guinée. En présence de plusieurs hauts dignitaires mandingues, il a pris fait et cause pour Alpha Condé et menacé de boycotter le scrutin.
En Guinée, il existe quatre régions naturelles et pour chaque région une coordination censée représenter les intérêts des communautés respectives. Mais ces coordinations n'ont pas pour habitude de s'immiscer dans le débat politique et encore moins de menacer de boycott.
De plus, les arguments employés par Mamadou Kouyaté sont peu convaincants. Il reproche à la Cour suprême d'avoir annulé les résultats du premier tour dans plusieurs villes de Haute-Guinée. Outre le fait que tous les candidats ont subi le même sort, il oublie que les candidats qualifiés au second tour ont entériné les résultats du premier.
A Conakry, beaucoup s'interrogent donc sur les arrières pensées des dignitaires de la Haute-Guinée. C'est la première fois qu'une menace de boycott du scrutin est prise à un tel niveau. Elle survient dans un contexte de méfiance et de crispation, la coalition Arc-en-ciel, celle du candidat Alpha Condé, réclamant le départ de plusieurs hauts responsables de la Commission électorale.
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