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Des députés de l'UFR veulent le beurre, l'argent du beurre et…

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L'opposition et l'UFR sont à couteaux tirés autour du partage des sièges au sein des démembrements de la CENI. Les adversaires d'Alpha Condé estiment que l'UFR devra se tourner vers le quota réservé au camp présidentiel pour y être représenté. N'ayant pas eu gain de cause dans certaines circonscriptions électorales (on se demande bien pourquoi), l'opposition a décidé de saisir la justice pour trancher le différend.

Un député qui doit voter la loi, mais n'en comprend pas toujours le sens

Baidy Aribot, député uninominal UFR de Kaloum estime que « s'ils veulent, après le tribunal et la Cour suprême, qu'ils aillent à la CPI à la Haye porter plainte s'ils ont le temps, car, personne n'a le droit ici dans ce pays de dire que l'UFR n'a pas un quota ». Il ajoute que : « nous (UFR) sommes de l'opposition, nous sommes la troisième force politique. Je dis et je le répète, cette menace de l'opposition de porter plainte à la justice est une histoire à dormir debout ».

Certes Baidy Aribot, n'est pas dénué d'intelligence, mais sa culture est particulièrement limitée. Pire il montre dans ces affirmations que, bien que chargé de faire la loi en tant que député, il ne sait même pas lire les textes (CPI quel rapport ? Troisième force politique, quel rapport ?). Enfin il montre surtout qu'il n'assume même pas ses responsabilités, voulant le beurre, l'argent du beurre et le c… de la crémière.

Lorsqu'il déclare par exemple que « la charte des partis politiques dispose que le chef de file de l'opposition est le leader du parti le plus représentatif à l'Assemblée nationale après le parti au pouvoir. Ce qui veut dire que le chef de file, c'est au niveau de l'Assemblée nationale », il pourrait déjà nous préciser quel article en dispose. Par ailleurs, quand bien même l'esprit de cette affirmation aurait une consistance, elle n'aurait pas été libellée ainsi, puisque que cela pourrait signifier que le leader du second parti en Guinée (qui pourrait également appartenir à la mouvance) serait le chef de file de… l'opposition !!!

Sans doute Baidy Aribot a t-il pris ses rêves pour des réalités, ou voyant tout à l'envers et confondant l'écharpe du Mali et de la Guinée, il évoque une disposition tronquée de la loi malienne n°2015-7 du 4 Mars 2015 portant statut du chef de file de l'opposition.

La mémoire courte

Lorsqu'il commente la nomination de Sydia Touré au poste de Haut Représentant du Chef de l'État et de Mohamed Tall au poste de Ministre de l'Élevage, Baidy Aribot indique que « ce n'est pas un accord politique qui les a envoyés là-bas. Ce n'est pas non plus une alliance électorale qui les a envoyés. Ils ont été appelés parce que la République a besoin d'eux en tant que Guinéens ».

On rappelle à Baidy Aribot, que les partis de la mouvance, qui ont intégré l'Arc en Ciel n'ont pas, pour la plupart, signé d'accords politiques, et quand ils l'ont fait !!! et ceux qui sont restés autonomes, pas davantage. En outre, signer une alliance électorale n'engagerait pas davantage l'UFR, en témoigne l'acceptation du soutien de l'UFDG en Octobre 2013 (la moitié de ses députés tout de même), ce qui ne l'a pas empêché de virer à 180°. Baidy Aribot peut-il donner un seul nom de l'opposition qui ait été appelé par la République et qui soit resté dans cette opposition ?

D'autres membres de l'UFR sont également intervenus pour évoquer des arguments tellement ridicules, que je ne rappellerai pas leurs noms, ne voulant pas en rajouter dans l'ubuesque. Certes ce n'est pas à l'UFDG de décider qui fait ou non partie de l'opposition, mais ce n'est pas à l'UFR non plus. Il existe des critères de fait – manifestement pas compris par tous – qui empêchent un parti de se réclamer de la mouvance pour bénéficier d'avantages, mais également de l'opposition pour en profiter d'autres. Que dirait-on si des membres de l'UFDG (version Cellou Dalein Diallo) déclaraient être de l'opposition, et que d'autres (version Bah Oury) affirmaient collaborer avec la mouvance ?

À titre personnel, j'exècre tous ces gens qui font de la transhumance, en passant de la mouvance à l'opposition, puis retournent à la mouvance (ou inversement). Ces gens n'ont aucune dignité (privilégiant l'argent à tout le reste), mais ont au moins le sens des responsabilités. Lorsque Kassory Fofana par exemple, pour ne citer que celui là, effectue ses va et vient, il assume ses changements de cap et ne fait pas croire qu'il appartient à tel camp en participant à l'autre. Ce serait à l'honneur de Baidy Aribot (mais en a t-il ?) d'en prendre de la graine.

En définitive et à titre personnel, je déplore le changement de cap de l'UFR (un virage à 180° qui décrédibilise leurs auteurs), mais après tout chacun est libre, à condition d'assumer les conséquences de son choix. L'UFR montre ainsi qu'il est dedans, tout en étant dehors, et c'est sans doute aussi la raison pour laquelle même le RPG se méfie de l'UFR, eu égard à ce genre d'attitude inimaginable, sauf à montrer sa véritable nature.

Je suggère donc à Sydia Touré, Baidy Aribot et d'autres (notamment Mohamed Tall qui a également montré ses limites1) d'interroger les vrais juristes de l'UFR, il y en a. Ces derniers rappelleront utilement à leurs dirigeants, que l'UFR est certes libre de choisir ses partenaires, mais qu'il faut savoir en tirer les conséquences.

 

 

 

 

Gandhi, citoyen guinéen

« Dans tout État libre, chaque citoyen est une sentinelle de la liberté qui doit crier, au moindre bruit, à la moindre apparence du danger qui la menace » (Robespierre, Discours sur la liberté de la presse, Mai 1791).

 

 

1À l'occasion d'un entretien, Mohamed Tall, qui se prétend juriste, a évoqué un assassinat à propos de l'affaire Mohamed Koula Diallo, tout en affirmant être dans l'opposition. Sans doute a t-il été formé par les juristes de la Cour Suprême.

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