Déploiement des forces de l'ordre pour empêcher l'opposition de manifester
- Par Administrateur ANG
- Le 20/04/2015 à 14:37
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Les forces de l'ordre guinéennes étaient déployées en masse lundi sur les grands axes de la capitale Conakry, afin d'empêcher l'opposition de manifester pour l'annulation du calendrier électoral, selon les correspondants de l'AFP.
Aucun incident n'avait été signalé à la mi-journée.
Des heurts entre protestataires et forces de l'ordre les 13 et 14 avril à Conakry avaient fait "trois morts et une cinquantaine de blessés dont au moins douze par balle", selon l'opposition. Le gouvernement a fourni un bilan de deux morts et d'une dizaine de blessés.
La circulation sur l'autoroute Le Prince, principal théâtre des affrontements de la semaine dernière, menant des banlieues au centre ville à travers des quartiers populaires favorables à l'opposition, était quasi inexistante.
Les commerces, stations-service et écoles étaient fermés en banlieue, où se concentre la grande majorité de la population, de même que le grand marché de Madina, poumon économique de la capitale, a-t-on constaté.
En revanche, sur la presqu'île de Kaloum, quartier administratif et des ambassades, les services fonctionnaient, bien qu'au ralenti, et les écoles étaient ouvertes.
Le chef de file de l'opposition, l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, qui a reçu dimanche une délégation du gouvernement venue tenter de rétablir le dialogue, a jugé "hors de question de suspendre les manifestations" sans annulation du "calendrier de la discorde" renvoyant les élections locales à 2016, après la présidentielle, fixée à octobre 2015.
Cette rencontre avec la délégation conduite par le ministre de la Justice, Cheick Sako, chargé du dialogue avec l'opposition, était la première entre les deux parties depuis plus d'un an et demi.
"La délégation a souhaité que l'opposition accepte que les points jusque-là soulevés comme préalables ne constituent pas un obstacle à l'ouverture des discussions et qu'ils fassent l'objet d'une analyse dès l'entame du dialogue", a indiqué le gouvernement, en référence à l'exigence d'une annulation du calendrier électoral.
Le siège de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), sur laquelle l'opposition a appelé à marcher lundi, était protégé par un détachement de la CMIS (Compagnie mobile d?intervention et de sécurité), unité d'élite de la police nationale, muni de matraques, de casques et de grenades lacrymogènes, selon les mêmes sources.
L'essentiel de la circulation s'était détourné vers la corniche nord, les automobilistes s'efforçant d'éviter de tomber dans d'éventuels accrochages entre manifestants et forces de l'ordre.
L'opposition dit craindre que les exécutifs communaux provisoires désignés par le pouvoir, faute de scrutin à cet échelon depuis 2005, ne favorisent des fraudes massives à la présidentielle.
Lors d'une visite à Washington la semaine dernière, le président Alpha Condé a balayé ces soupçons, assurant que ces instances "ne jouent aucun rôle actuellement au niveau de l'organisation des élections".
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