Déclaration d’une mission des services du FMI en Guinée: Communiqué de presse n° 12/291
- Par Administrateur ANG
- Le 09/08/2012 à 09:23
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Une mission du Fonds monétaire international (FMI) a séjourné à Conakry du 19 juillet au 8 août 2012 afin de mener des discussion sur la première revue d’un programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC), d’un montant de 128,52 millions de DTS (environ 194,50 millions de dollars), qui a été approuvé par le Conseil d’administration le 24 février 20121 (voir Cumminiqué de presse n°12/57).
La mission a eu des entretiens avec Son Excellence M. Alpha Condé, Président de la République de Guinée; Mme Hadja Rabiatou Sera Diallo, Présidente du Conseil national de transition (CNT); M. Mohamed Said Fofana, Premier ministre; M. Kerfalla Yansané, Ministre de l’Économie et des finances; M. Lounceny Nabé, Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée ; et d’autres membres du gouvernement. La mission s’est également entretenue avec d’autres membres du CNT, des personnalités de la société civile, du monde syndical et de la communauté des bailleurs de fonds. Les entretiens se sont centrés sur l’évolution économique récente et les perspectives de croissance, la mise en œuvre de la politique économique dans le cadre du programme appuyé par la FEC, les réformes structurelles et les progrès vers l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE.
Au terme de la mission, M. Harry Snoek, Chef de division adjoint au Département Afrique du FMI, a fait la déclaration suivante :
«Les autorités guinéennes ont conclu avec les services du FMI un accord ad referendum sur les politiques à mener, qui, sous réserve de l’approbation de la Direction et du Conseil d’administration du FMI, pourrait être appuyé par le deuxième décaissement au titre de l'accord FEC d'un montant de 18,36 millions de DTS (environ 27,79 millions de dollars) en septembre. En outre, les services du FMI ont tenu des discussions dans la perspective du point d’achèvement de l’initiative PPTE. Après la conclusion de la première revue de l’accord FEC, les déclencheurs du point d’achèvement devraient être observés, ce qui permettrait d’atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE — et d’obtenir l’important allégement de dette correspondant —éventuellement d'ici la fin septembre 2012.
«L’économie guinéenne continue d’enregistrer une croissance rapide en 2012, dopée par l’accélération des investissements dans le secteur minier et une forte croissance dans l’agriculture. L'inflation en glissement annuel, qui avait atteint un pic à 21 % à fin 2010, poursuit sa tendance à la baisse, s’étant établie à 15 % à fin juin 2012, et le taux de change s’est stabilisé. Cette bonne tenue est le fruit d’efforts vigoureux déployés pour rétablir la discipline budgétaire et éviter le recours au financement bancaire du budget, en maintenant les dépenses au niveau des ressources disponibles, démarche confortée par une politique monétaire rigoureuse de la banque centrale. Les recettes publiques ont augmenté plus que prévu au premier semestre de 2012, grâce à l’amélioration du recouvrement et en dépit de pertes importantes dues aux subventions aux carburants. Les dépenses sont restées nettement dans les limites des objectifs budgétaires. Les principaux objectifs du programme pour fin juin ont été respectés.
«De grands progrès ont également été accomplis dans la mise en œuvre de réformes structurelles. La mission se félicite des avancées réalisées dans la modernisation de la législation sur la gestion des finances publiques, la préparation des textes d’application du code minier de 2011 et la révision du code des investissements. D’importants progrès ont aussi réalisés dans le renforcement de la gestion de la société d’électricité et l’augmentation de la production d’électricité. Un nouveau système de soutien au secteur agricole est en train d’être déployé.
«La mission recommande de faire de plus amples progrès dans la gestion de la dette, notamment en faisant en sorte que les emprunts de toutes les entités publiques restent strictement sous le contrôle du Ministère de l’Économie et des Finances afin de veiller à la viabilité de la dette. Pour la même raison, la participation éventuelle de l’État à des projets miniers doit être financée par les recettes des projets, sans recourir au budget.
«Les perspectives pour le reste de l’année 2012 et pour 2013 sont positives. La croissance économique devrait se situer aux alentours de 5 % en moyenne, tandis que l'inflation devrait poursuivre sa tendance baissière. La bonne tenue récente des recettes publiques assure une certaine marge de manœuvre pour financer des dépenses budgétaires supplémentaires. Les dépenses de développement, en partie financées par les recettes minières exceptionnelles réalisées en 2011, continueront de privilégier le renforcement des infrastructures, surtout dans les secteurs de l’électricité et des routes.
«Le programme de réforme des autorités devrait se poursuivre, avec, comme principales priorités, l’achèvement des textes d’application du code minier et la révision des contrats miniers, les réformes des secteurs de l’électricité et de l’agriculture, et l’amélioration du climat des affaires. Le renforcement de la gestion des finances publiques et la réforme fiscale, appuyés par des partenaires extérieurs, se poursuivront également. Le gouvernement a l’intention d’affecter les ressources dégagées par l’allégement de la dette escompté au point d’achèvement, à des dépenses dans les secteurs prioritaires. La mission à pris bonne note de la ferme volonté du gouvernement de renforcer les capacités humaines et institutionnelles de l'administration guinéenne, pour lui permettre de mener à bien le programme de réformes
«L'équipe du FMI remercie les autorités de leur hospitalité et de l'esprit constructif qui a animé les discussions.»
1 La FEC est le principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien financier à moyen terme aux pays à faible revenu. Le taux d'intérêt des financements accordés au titre de la FEC est de 0 %, avec un différé d'amortissement de cinq ans et demi (5½) et une échéance maximale de 10 ans.
Source: DÉPARTEMENT DES RELATIONS EXTÉRIEURES DU FMI
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