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Dalein ou le choix de l'opposition

Ouf, la Guinée est sur de bons rails ! Ce fut sans conteste un casse-tête, la Guinée. Vu la situation socio- politique de ce pays dirigé d’une main de fer de septembre 1958 à mars 1984 par Ahmed Sékou Touré-puis de 1984 à 2008 par Lassana Conté -, on en était venu à perdre espoir quant à sa capacité à sortir de l’ornière et à occuper sa véritable place à l’échelle continentale.

Le pays de l’historien Ibrahima Baba Kaké et de l’écrivain Thierno Monenembo était une préoccupation à l’échelle africaine voire au-delà. Mais avec l’élection de l’ancien président de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France – FEANF- et leader du Rassemblement du peuple de Guinée, Alpha Condé, à la magistrature suprême, les choses devraient aller dans le bon sens, c’est-à-dire vers plus d’apaisement, une exploitation rationnelle des immenses ressources de ce pays au profit de son peuple, bref vers une meilleure gouvernance.

Depuis son accession à la souveraineté nationale et internationale de leur pays, il y a de cela 52 ans, c’était la toute première fois que les Guinéens avaient le loisir de porter leur choix sur l’homme qui va désormais présider aux destinées de leur pays dans une élection multipartite le 27 juin 2010. Et c’est après un long intermède d’environ cinq mois d’entre les deux tours de scrutin que l’opposant historique Alpha Condé a eu la faveur des urnes. Il est désormais, après Sékou Touré, Lassana Conté et Dadis Camara, le quatrième chef d’Etat de Guinée - si bien sûr, on admet que le général Sékouba Konaté n’a été qu’un président intérimaire -.

C’est ce qu’a déclaré la Cour suprême. Mardi 21 décembre prochain donc, le président Alpha Condé prêtera officiellement serment en tant que président démocratiquement élu de la République de Guinée. Pendant cinq ans, il tentera de réconcilier la Guinée avec elle-même et mettra ses compatriotes au travail dans un pays qui s’apparente à un scandale géologique.

Déjà, l’ancien opposant historique de Guinée a fait part de sa bonne disponibilité à travailler avec ses compatriotes de tout bord politique. Même ses opposants les plus irréductibles que sont Cellou Dalein Diallo et autres ont été invités à le rejoindre dans un gouvernement de large ouverture.

C’est vrai que la Guinée est à une phase où elle a besoin de la compétence de tous ses fils. Mais si le candidat malheureux au deuxième tour de la présidentielle s’est comporté en bon perdant en faisant preuve d’un sens élevé de responsabilité pour accepter le verdict des urnes - si Laurent Gbagbo en avait fait autant, nous n’en serions pas à cette situation insurrectionnelle en Côte d’Ivoire -, il entend cependant rester dans son rôle régalien d’opposant : être le chef de file de l’opposition guinéenne.

Il souhaite s’investir dans une opposition républicaine et laisser la nouvelle équipe gouverner, ce, d’autant qu’il estime que sa position politique est difficilement conciliable avec celle du leader du Rassemblement du peuple de Guinée, Alpha Condé. Une prise de position qui ne manque pas de charme et qui devrait inspirer bien d’opposants ou prétendus tels à l’échelle du continent A 58 ans, Dalein a encore le temps de mieux organiser son parti, l’UFDG, pour les échéances futures et de se positionner pour une alternance pacifique.

Par Boureima Diallo

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