Confidences de Aboubacar Somparé ancien Président de l'assemblée nationale
- Par Administrateur ANG
- Le 23/03/2010 à 07:48
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Dans un entretien avec les journalistes de Jeune Afrique, l'ancien Président de l'assemblée nationale Aboubacar Somparé s'explique sur la situation politique guinéenne, en évoquant les circonstances de la mort du général conté et la prise du pouvoir par l'armée, ainsi que ses ambitions politiques dans la perspective des élections présidentielles au terme de la transition politique en cours.
Jeune Afrique : Serez-vous le candidat du Parti de l’unité et du progrès [PUP, ancien parti au pouvoir] à la présidentielle du 27 juin prochain ?
Aboubacar Somparé : Je souhaite être investi. En Guinée, les priorités sont les mêmes pour tous. J’ai la connaissance du terrain, et le PUP est le parti le mieux implanté à travers le pays. Moi, si j’étais président, je travaillerais à unir le peuple. La classe politique doit oublier ses intérêts égoïstes et personnels pour privilégier la Guinée.
Vous étiez le dauphin constitutionnel du président Lansana Conté, décédé le 22 décembre 2008, mais vous n’avez jamais assuré son intérim. Que s’est-il passé ?
Le 22 décembre vers 20 heures, j’ai été informé du décès du président Conté par son médecin personnel. J’ai appelé le Premier ministre, le chef d’état-major des armées et le président de la Cour suprême. Ce dernier était injoignable. Nous nous sommes retrouvés, avec les autres, à mon bureau au Palais du peuple et j’ai envoyé des gens le chercher. Il est arrivé à minuit, mais n’a pas voulu proclamer la vacance du pouvoir, sous prétexte qu’il fallait attendre le lendemain pour organiser une cérémonie. Et, vers 4 heures du matin, j’ai appris que les militaires avaient pris le pouvoir.
Depuis l’instauration du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte), vous ne vous êtes jamais prononcé publiquement sur la situation de la Guinée. Pourquoi ?
Quand j’ai compris que les partis politiques, qui prétendent se battre pour la démocratie et l’instauration d’un État de droit, ont fait allégeance immédiate aux putschistes malgré la Constitution prévoyant un dauphin, j’ai préféré me taire. Les événements m’ont donné raison. Si l’Assemblée [dissoute depuis juin 2007, NDLR] avait assuré la transition, il n’y aurait pas eu de « 28 septembre ». Nous serions restés un an tout au plus. On a perdu beaucoup de temps.
On se souvient quand même que la classe politique ne vous faisait pas confiance car, du vivant du président Conté, vous étiez réticent à organiser rapidement des législatives…
Ma personne dérange car je connais bien le pays. J’ai occupé de hautes fonctions sous la Ire et sous la IIe République. Je peux faire mal à l’opposition. En fait, elle était pressée juste pour mettre fin à ce qu’elle appelait la domination du PUP. Nous sommes un parti national et c’est normal qu’on gagne toujours. Les gens nous accusaient de fraude, mais ils disent toujours ça quand le pouvoir gagne.
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