Centre de prise en charge Ebola en Guinée : un casse-tête logistique
- Par Administrateur ANG
- Le 05/11/2014 à 13:20
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La mise en place d'un centre de soins contre Ebola par la Croix-Rouge à Macenta en Guinée offre un espoir en pleine épidémie, mais représente aussi un véritable défi logistique, selon cette organisation.
"Nous travaillons dans des conditions logistiques très difficiles" a déclaré mardi Stéphane Mantion, Directeur général de la Croix Rouge à l'Académie de médecine de Paris. La Croix Rouge travaille en coordination avec MSF qui a construit le centre, ainsi que l'Institut Pasteur, en charge de l'installation d'un laboratoire de tests.
Le centre, qui sera constitué de tentes accueillant au départ une cinquantaine de lits, devrait démarrer le 20 novembre mais pourrait connaître "quelques jours de retard" selon Stéphane Mantion. La piste atterrissage de Macenta doit notamment être adaptée et "validée" pour l'arrivée des gros-porteurs qui transporteront l'équipement nécessaire. 21 personnes, incluant 13 spécialistes de l'Eprus (Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires) sont arrivées samedi à Macenta et gèreront à terme une équipe guinéenne de 200 personnes, a précisé M. Mantion.
La ville de Macenta, lieu des premiers foyers de l'épidémie, est située au coeur de la forêt tropicale, aux confins de la Sierra Leone et du Liberia et à deux jours de route de Conakry.
L'institut Pasteur qui gérera le laboratoire de tests ne recevra pas ses équipements avant le 17 novembre.
Le centre de Macenta devra permettre de décongestionner d'autres centres actuellement saturés, comme celui de Guéckédou, situé à 90km de Macenta. La Croix-Rouge a également été approchée par le gouvernement français pour transformer l'actuel centre de transit des malades de Forecariah dans l'ouest du pays et soulager les structures médicales de Conakry. Mais selon M. Mantion, la Croix-Rouge ne dispose par pour l'instant des moyens logistiques pour installer deux centres en même temps.
Dans l'attente de vaccins et de traitements médicaux efficaces, la Croix Rouge espère pouvoir rapidement utiliser un test de détection rapide du virus mis au point par le Commissariat à l'Energie atomique (CEA), permettant de dépister le virus en l'espace de 15 minutes au lieu des six heures nécessaires actuellement. Le test devrait permettre de séparer très rapidement les cas suspects positifs des cas suspects négatifs et de réhydrater plus vite les premiers et d'augmenter ainsi "leurs chances de survie".
Le Directeur Général de la Croix rouge a également souligné la nécessité d'établir une relation de confiance avec les populations en faisant appel à du personnel local "parfaitement introduit dans les communautés" et en évitant des "erreurs" comme l'envoi de sacs mortuaires de couleur noire (NDLR : par l'Organisation mondiale de la santé) alors que le linceul est blanc dans la religion musulmane.
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