CENI: Quand un commissaire de l'opposition désobéit à son président de parti

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«Charles, la signature du décret relatif à la convocation du corps électoral le 30 juin par le Président de la République a surpris tout le monde, au moment où nous semblions nous diriger vers un dialogue serein et bipartite, encadré par les trois facilitateurs désignés par la mouvance, l’opposition et les Nations-unis. Il ne restait plus qu’à poser les problèmes et négocier au plus vite afin de nous accorder sur l’essentiel et au bénéfice des populations. 

J’ai voulu en savoir un peu plus et tu m’as clairement indiqué que c’était le fait d’une commission technique montée de toutes pièces et non pas une décision prise en plénière avec la présence effective de l’ensemble des commissaires.C’est pourquoi, l’opposition à laquelle appartient ton parti a demandé la suspension (et non le retrait) des activités de tous les commissaires qui relèvent d’elle ; donc tu es concerné. Il te souviendra que ton choix n’avait posé aucun problème lorsqu’il a fallu désigner le commissaire de la GéCi, car tu as fait preuve de courage, de détermination, de conviction et de loyauté depuis ton adhésion au parti. De ce fait, tu as eu notre confiance et je me souviens t’avoir demandé de ne jamais renier nos valeurs communes que sont l’intérêt supérieur de la nation et l’honnêteté intellectuelle, entre autres. Aussi, la GéCi t’a laissé travailler en ton âme et conscience afin de respecter l’esprit et la lettre assignés à tous les nouveaux commissaires. J’ai volontairement coupé les ponts avec toi. D’ailleurs notre rencontre remonte au jour de la prestation de serment et je ne t’ai pas vu depuis plus d’un mois que je suis de retour au pays. La GéCi t’a clairement dit que ton devoir était de défendre la patrie et non  pas ton parti. Mais aujourd’hui et plus que jamais, la patrie est menacée par cette décision inique qui commence à dénombrer des pertes, des blessés, des actes de vandalisme, des arrestations, des condamnations, etc. Par ma voix, la GéCi t’a demandé formellement de suspendre tes activités jusqu’à nouvel ordre, mais tu te réfugies derrière le même serment qui a été violé de façon flagrante par le pouvoir. En fait de serment, tu devrais plutôt parler d’intérêt personnel. Face à ton refus de te soumettre à l’autorité du Président du parti que je suis, la GéCi te signifie ton exclusion de toutes ses entités. Je vais adresser un courrier dans ce sens au Président de la CENI et me rapprocher de la Cour Suprême afin que possibilité soit offerte à la GéCi de te remplacer, dans le souci de respecter la parité déjà déséquilibrée entre la mouvance et l’opposition au sein de cette institution. »

Source: nrgui.com

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