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Cellou Dalein Diallo aborde le "dossier Bah Oury"


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Exclusivité Nouvelle République de Guinée
 
« L’UFDG est solidaire avec Bah Oury et il reste le Vice-président du Parti malgré son éloignement. Il est en sécurité en France pour l’instant. » Dixit Cellou Dalein Diallo, Président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDF) au cours d’un entretien qu’il nous a accordé le 4 mai à son domicile.
Comment se porte votre vice-président ?
 
Il se porte bien, il a un statut de réfugié en France, avec sa famille.
 
Communiquez-vous souvent ?
 
Oui nous communiquons souvent.
 
Pourquoi était-il absent lors de votre dernière tournée à l’extérieur du pays ?
 
Il faut rappeler que j’étais à Barcelone, invité à la 188ème session du Bureau exécutif de l’Internationale libérale. C’était une invitation personnelle. Bien entendu j’en ai profité pour rencontrer la communauté guinéenne vivant en Espagne et les militants et sympathisants de l’UFDG. Après là-bas, comme j’étais invité depuis fort longtemps au Portugal, c’est à côté, j’en ai profité pour aller rendre visite aux militants et sympathisants du Parti.
 
Et après je suis allé à Paris, il est à 700km de Paris, il n’a pas pu venir à Paris, donc nous ne nous somme pas vus. On n’était pas ensemble. Mais je rappelle que l’objet de la mission était de participer à une réunion.
 
Vous avez peur d’INTERPOL qui serait tenté de l’arrêter sous la demande des autorités guinéennes…
 
Je pense que la demande des autorités guinéennes n’a pas été recevable par INTERPOL parce que de toute façon c’est une affaire politique. Bah Oury est en sécurité, bénéficiant du statut de refugié en France et il bénéficie d’office de la protection des autorités françaises.
 
Ne pensez-vous pas que le chef de l’Etat a violé les règles de procédure en mettant Bah Oury en cause avant la justice ?
 
Ecoutez ! Je ne crois pas à l’accusation portée contre Bah Oury, je ne pense pas que ce soit quelqu’un qui est capable de s’engager dans ce genre d’entreprise. Je pense que sa mise en cause, qui l’a poussé finalement à l’exil, procède de la volonté du Pouvoir de déstabiliser l’UFDG qui est une force qu’il redoute. Je pense que le débauchage de Dr Saliou Béla entre dans la même logique. C’est une initiative beaucoup plus inspirée par la politique.
 
On vous reproche de n’avoir visiblement pas suffisamment défendu votre Vice Président contraint à l’exil !
 
Nous avons dénoncé tout ce que le Pouvoir a pris comme décision visant à soutenir une accusation relative à sa participation à cette attaque. Nous n’avons vu aucun élément de preuve. Bien entendu on n’est pas dans le secret de l’instruction, mais jusqu’à présent on n’a pas de preuve mais plutôt un Président de la République acharné sur les individus proches de l’UFDG, c’est le cas de Diallo Sadakadji et de M Bah Oury qui est le Vice-président du Parti. Tout cela procède un peu de la volonté du Président de déstabiliser l’Opposition.
 
Tout récemment les jeunes de Lélouma ont mis le doigt sur la gestion du dossier de M. Bah Oury. Qu’avez-vous dit à ces jeunes ?
 
Je leur ai dit que nous avons, chaque fois qu’il y a une dérive dans l’instruction du dossier ou ingérence du Pouvoir exécutif dans son traitement, nous avons fait un communiqué et nous avons manifesté pour protester et attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur ce dossier qui est éminemment politique. Mais l’acharnement du Président de la république contre M. Bah et les proches, amis et collaborateurs du Président de l’UFDG n’en est qu’une illustration éloquente.
 
Si on le condamne par contumace quelle stratégie adopterez-vous pour que le juge revoie sa copie ?
 
Pas le juge, s’il y a procès publique, je suis sûr que nous ne manquerons pas de déceler les faiblesses du dossier. Et dans ce cas, nous aurions un fondement pour une position plus ferme et visant à démontrer que c’est une affaire politique. Aujourd’hui nous ne disposons pas d’élément. Nous avons l’intime conviction que ce n’est qu’une initiative du Pouvoir de déstabiliser l’UFDG. Mais si demain nous avons les éléments du dossier, je pense que nous ne manquerons pas d’identifier les faiblesses qui vont mettre en évidence justement le caractère politique de ce procès.
 
IL a quand même obtenu le droit d’asile avec sa famille…
 
C’est une bonne chose, je salue la décision des autorités françaises qui ont voulu assurer la protection de Bah Oury en lui donnant le statut de refugié. Ce n’est pas étonnant de la part de la France qui est un pays des droits de l’Homme.
 
Comment voyez-vous l’avenir politique de votre Vice-président ?
 
Je pense qu’il n’y a pas de problème particulier. Lorsque les éléments du dossier seront connus, je crois qu’il sera extrêmement facile pour l’opinion de savoir que c’était un dossier plutôt politique et qu’il n’y a aucun délit commis par Bah Oury. Cela ne poserait aucun problème si la justice guinéenne était indépendante; on aurait espéré avoir un acquittement, mais comme elle ne l’est pas, on attend de voir. Je suis convaincu que nous trouverons des faiblesses qui vont permettre de conclure que c’était un dossier politique.
 
Que répondez-vous à ceux qui disent que vos relations avec Bah Oury se dégradent ?
 
C’est vrai qu’il y a parfois des malentendus. On ne peut pas dire qu’on a toujours la même lecture des choses, il est en exil, il peut sous-estimer l’effort que nous faisons pour le défendre. Mais nous savons en âme et conscience que nous faisons notre mieux. Tout ne peut pas être dit, tout ce que nous faisons pour attirer l’attention des partenaires de la Guinée sur le caractère politique de ce dossier, notamment l’aspect qui touche le Vice-président. Alors nous demandons qu’il y ait un procès transparent et publique pour que tout le monde puisse constater que ces gens ne disposent d’aucune preuve impliquant le Vice-président de mon Parti dans cette affaire d’attaque de la résidence du Président de la République.
 
Un dernier mot sur ce dossier
Il faut que tout le monde soit rassuré. L’UFDG est solidaire avec Bah Oury et il reste le Vice-président du Parti malgré son éloignement.
 
Il est en sécurité en France pour l’instant. Certains disent de négocier son retour sécurisé, mais nous ne faisons pas confiance à la justice guinéenne ni au gouvernement. Il a la chance d’être à l’abri pour le moment. Nous attendons de disposer d’éléments suffisants pour réfuter cette accusation et établir son innocence et en ce moment seulement, nous pourrons nous battre pour un retour normal. Mais aujourd’hui on ne peut pas le pousser dans la gueule du loup étant donné que nous n’avons confiance ni au gouvernement ni à la Justice.
 
 
Interview réalisée par Asmaou Barry, avec la collaboration d'El Hajj Saïdou Nour Bokoum
 
Une exclusivité www.nrgui.com (Nouvelle République de Guinée)

transmis par El Hajj Saïdou Nour Bokoum

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