Burkina Faso : De Blaise Compaoré à Yacouba Isaac Zida, trois chefs de l’Etat en une journée.

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Annoncée dans un premier temps pour 22H à la télévision et à la radio nationales (fortement endommagées lors des manifestations), c’est finalement vers 2H du matin que le lieutenant-colonel Yacouba Issac Zida, a pu faire sa déclaration officielle de prise de pouvoir sur des chaînes privées. Après la déclaration du Gal Nabéré Honoré Traoré ce vendredi 31 octobre en mi-journée, affirmant assurer les responsabilités de chef de l’état, c’est plus tard dans l’après-midi que les premières décisions prises par le Lieutenant-colonel Zida et signées de son nom feront comprendre qu’il est le nouvel homme fort.

Des informations glanées auprès de différentes sources militaires confirmeront cela, avant que le lieutenant-colonel Zida ne fasse sa déclaration officielle tard dans la nuit.
Des sources militaires expliquent que les tractations au sein de l’appareil militaire et avec les organisations de la société civile, ont fait basculer les choses en faveur du lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, en lieu et place du Gal Nabéré Honoré Traoré que la foule a clairement rejeté au cours de la journée.

Le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida était précédemment adjoint du colonel Boureima Kéré, commandant du Régiment de sécurité présidentielle. On le dit proche du général Gilbert Diendéré, chef d’Etat-major particulier du président du Faso et du général à la retraite, Lougué Kouamé, que les populations n’ont pas cessé de réclamer comme chef de la transition et qui a décliné l’offre.

Après la déclaration officielle de prise du pouvoir du lieutenant-colonel Yacouba Zida hier, tard dans la nuit, d’autres déclarations d’autorités militaires, sont attendues dans la journée de ce samedi et pourraient aider à clarifier davantage la situation.

En attendant, nous vous proposons la déclaration du lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, désormais nouveau chef de l’Etat du Burkina.

Lefaso.net


Peuple du Burkina Faso,

Depuis quelques mois, notre nation traverse une grave crise socio-politique dont le dénouement vient d’être acté ce 31 octobre même par la démission du Président Blaise Compaoré, à la suite d’une insurrection populaire.

Celle-ci s’est hélas soldée par de nombreuses pertes en vies humaines, de nombreux blessés, des pillages et règlements de comptes qui ont défiguré nos villes, mis à mal notre tissu économique et la cohésion de notre nation.

Je voudrais, au nom des Forces armées nationales, des Forces vives de la Nation et en mon nom personnel, présenter mes condoléances les plus attristées aux familles et à notre jeunesse éplorée, ainsi que notre compassion aux blessés.
Je salue la mémoire des martyrs de cette insurrection et m’incline devant les sacrifices consentis par notre peuple.

Je salue l’engagement, la détermination, l’abnégation et l’esprit de sacrifice de notre jeunesse qui a pris son destin en main en devenant acteur de sa propre histoire.
Pour éviter que s’installe l’anarchie, préjudiciable à l’objectif de changement démocratique, puissamment exprimé par notre peuple, l’armée nationale, à la demande pressante des forces vives de la nation, a pris ses responsabilités et décidé d’amorcer un processus de transition démocratique.

Cette transition que notre peuple et ses amis souhaitent la plus courte possible, sera encadrée par un organe de transition, reflétant les diverses sensibilités sociopolitiques de notre nation.

En attendant de définir de manière consensuelle, avec l’ensemble des partis politiques et les organisations de la société civile, le contenu et les contours de cette transition démocratique apaisée, j’assume désormais, à partir d’aujourd’hui, les responsabilités de chef de cette transition et de chef de l’Etat, pour assurer la continuité de l’Etat.
J’appelle la communauté internationale, en particulier les pays frères et amis du Burkina Faso, notamment ceux de l’Union africaine et de la CEDEAO, à faire preuve de compréhension et à soutenir notre peuple dans cette dure épreuve. Les engagements internationaux du Burkina Faso seront tenus.

A tous les artisans de notre victoire commune, à quelque niveau que ce soit, je lance un appel pour qu’ils restent mobilisés et engagés dans le cadre du processus de transition démocratique. A la jeunesse du Burkina Faso, qui a payé un lourd tribut pour le changement, je veux la rassurer que ses aspirations au changement démocratique ne seront ni trahies ni déçues.

Vive la jeunesse !
Vive le peuple burkinabè !
Vive le Burkina Faso !
Je vous remercie.

Lieutenant-Colonel Zida Yacouba Isaac

Source: fasozine

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