Blaise Compaoré: «Dadis Camara est dans un état difficile mais pas désespéré»

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C’est finalement, à bord d’un avion burkinabè que le chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée, Moussa Dadis Camara, a été évacué, ce vendredi 4 décembre 2009 vers le Maroc. Victime d’une tentative de meurtre à Conakry le jeudi 3 décembre dernier, acte dont serait à l’origine son aide de camp Aboubakar Sidiki Diakité alias Toumba, le capitaine Dadis aurait légèrement été blessé par balles, selon le porte-parole du Comité national pour la démocratie et le développement (CNDD), Idriss Cherif.

Aux dernières nouvelles, selon Blaise Compaoré, l'Etat de santé de Dadis Camara est difficile mais pas désespéré. Le président du Faso, qui dit detenir cette information du médecin personnel du chef de la junte, affirme par ailleurs être accroché "à l’évolution de la santé du président Dadis pour mieux organiser l’avenir" de la Guinée.

Le chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée, Moussa Dadis Camara a été évacué vers le Maroc à bord d’un avion burkinabè. On ignore toujours la gravité des blessures de l’actuel patron de la Guinée, mais certaines sources affirment que le bouillant capitaine aurait été touché par balle, à la tête et au cou. Quant au lieutenant Aboubakar Sidiki Diakité dit Toumba, l’aide de camp qui aurait tiré sur le chef de la junte, il se serait retranché avec ses hommes dans un quartier de Conakry.

Dans la capitale, la circulation est réduite. Des gendarmes et des militaires ont été déployés à l’intérieur de Conakry et des patrouilles quadrillent la ville. Bon nombre des habitants sont restés chez eux ce vendredi matin et n'ont pas osé, par mesure de prudence, envoyer leurs enfants à l'école. Toujours par précaution, de nombreux Guinéens ont fait des provisions de toutes sortes, notamment en vivres, ne sachant pas ce que leur réserve la suite des évènements. Quelques interrogations les confortent du reste dans cette attitude de crainte généralisée. C’est le 23 décembre 2008, il y adonc un an, que profitant du décès, donc de l’absence de Lansana Conté, que le capitaine Moussa Dadis Camara s’est emparé du pouvoir, presque à la surprise générale. La psychose à Conakry est également justifiée, vu que les massacres et viols du 28 septembre par une armée qui a été qualifiée d’incontrôlable par ses patrons, sont encore vivaces dans les esprits. Sans oublier que de plus en plus, des dissensions notoires ont fait jour dans la grande muette guinéenne où la moindre étincelle pourrait déclencher une explosion difficile à gérer. Et pour couronner le tout, le lieutenant Toumba, auteur présumé de la tentative d’assassinat de Dadis, se serait retranché dans un endroit de la capitale entouré de ses hommes, alors que des déclarations de Idriss Cherif, le ministre en charge de la Communication, le disait «sous contrôle». Les ingrédients du cocktail explosif sont en train de se mettre en place en Guinée. Une chose est certaine, la situation demeure confuse pour l’instant, alimentant de ce fait les rumeurs les plus folles dont certaines évoquent même déjà le pire pour Dadis. La tâche devient plus que jamais corsée pour Blaise Compaoré, Facilitateur dans la crise guinéenne qui aura à gérer une donnée, apparemment imprévue dans la feuille de route que lui a confiée la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

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