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Au procès du 28-Septembre en Guinée, l'ex-ministre de la Santé nie en bloc

Sans titre 85Au 18ème jour d'audience dans le procès du massacre du stade de Conakry, la cour a entendu ce lundi 14 novembre l'ancien ministre de la Santé, Abdoulaye Cherif Diaby. Il est le cinquième accusé à la barre.

Derrière ses lunettes de vue à monture épaisse, Abdoulaye Cherif Diaby affiche un visage fermé et n’est pas très à l’aise face au tribunal criminel de Dixinn. Le 28 septembre 2009, il était ministre de la Santé de Moussa Dadis Camara le 28 septembre 2009, lorsqu'un meeting de l'opposition au stade de Conakry a été réprimé dans le sang. Bilan : plus de 150 morts et une centaine de femmes violées, rapporte notre correspondant à Conakry, Matthias Raynal.

Abdoulaye Chérif Diaby, commence par se justifier devant les juges, il affirme d’abord n’avoir jamais été au stade. « Je partais régler un problème personnel dans la périphérie de Conakry, quand j’ai été informé de la gravité des faits au stade du 28 septembre ». L’ancien ministre dit avoir fait demi-tour pour mobiliser des ambulances, rapporte notre correspondant à Conakry, Mouctar Bah.

Le colonel est accusé d’avoir entravé la prise en charge médicale des blessés. Certains témoins affirment l’avoir vu à l’hôpital Donka, insultant et frappant des victimes. Lui nie en bloc ces accusations et assure au contraire avoir tout fait pour que les blessés soient soignés dans les meilleures conditions. « Lors de ma visite de Donka, j’ai vu qu’il y avait des blessés, des gens couchés par terre. J’étais complètement déboussolé. Je me suis dit que là, c’était du sérieux, il fallait des moyens pour prendre en charge ces blessés », raconte-t-il.

Mais au fil des questions du procureur et des avocats des parties civiles, son récit laisse apparaître de nombreuses zones d’ombre.

Le procureur Alghassimou Diallo lui demande s’il a participé la veille, le 27 septembre 2009, à une réunion présidée par Moussa Dadis Camara pour empêcher la manifestation des forces vives. « Non monsieur le procureur, je n’ai même pas été informé qu’il y avait une réunion, c’est vraiment curieux, mais, je n’ai pas été informé », lui répond-il

Des corps de victimes auraient disparu des hôpitaux pour minimiser le nombre de victimes, qu’avez-vous à répondre, monsieur le ministre, lui demande le procureur. Ce à quoi il répond :

" Monsieur le procureur moi-même je suis surpris. Comment ces corps ont été subtilisés là-bas ? Lorsque j’ai appris, j’ai demandé, on me dit non et personne ne m’a rendu compte, ni ceux qui travaillent dans la morgue, ni les directrices des hôpitaux, personne."

Les violences du stade ont fait 57 morts, soutient-il, selon les chiffres dont il disposait à l’époque. Un bilan bien inférieur à celui retenu par la commission d’enquête internationale qui avait comptabilisé au moins 156 décès.

Source: RFI

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