Attentat contre Dadis, un crime ! Ma réaction.
- Par Administrateur ANG
- Le 18/12/2009 à 07:31
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Le 3 Décembre dernier, on a attenté à la vie du chef de la Junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, le mettant dans un état, tel qu’il nécessitait des soins intensifs et spécialisés, dans un centre médical hautement équipé. L’attentat a suscité, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, des réactions mitigées. Certains ont été émoustillés à l’idée que la chute de Dadis pourrait entraîner le départ inconditionnel du CNDD du pouvoir.
’autres, en revanche, ont condamné l’acte, plus par souci d’être en phase avec la droiture morale, que pour se montrer clément envers la victime. Pour ma part, je considère que, cette tentative de mise à mort, est injuste et injustifiée. Elle n’est, ni plus ni moins, qu’un acte criminel, certes, de moindre gravité, comparé à la vendetta, entreprise par le CNDD à la suite dudit acte et au massacre du 28 Septembre 2009. Mais, c’est tout de même un crime crapuleux.
Bien sûr que la victime –le capitaine Camara et l’institution dont elle se réclame – le CNDD font, depuis quelques mois, planer sur la Guinée, le spectre d’une guerre civile, faisant vivre les populations dans les transes de la mort. Mais cela n’excuse pas, ni n’amoindrit la gravité de l’attentat meurtrier du 3 décembre, qui est et reste criminel. Certes, nous voulons que notre pays soit débarrassé du CNDD, mais pas au prix du meurtre de ses membres. Soit dit en passant, cet attentat, ne doit, en aucun cas, servir de prétexte pour le maintien au pouvoir de Dadis Camara, ou de n’importe quel autre membre du CNDD.
Pourquoi condamner cet attentat !
Quoiqu’un concours de circonstances, l’ait placé à une échelle sociale, hautement privilégiée, Dadis est un citoyen Guinéen, qui jouit des mêmes droits humains que n’importe quel autre Guinéen. De ce fait, on ne peut ni accepter ni se réjouir qu’il soit agressé ou exécuté arbitrairement. Aussi devrait-on condamner fermement l’attentat du 3 Décembre. Qu’il ait revêtu ou pas, la forme d’un règlement de compte entre collègues d’une camarilla militaire complètement dévoyée, n’a aucune espèce d’importance. Et, je rappelle que c’est un simple fait de rectitude et de conscience morale, si les honnêtes gens n’acceptent pas que, dans leur cœur, la commisération coexiste avec la cruauté qui consiste à se réjouir du malheur d’autrui, fût-il criminel. Aussi, je compati au malheur de la victime et exhorte «les autorités compétentes» à engager une poursuite pénale contre les auteurs du crime dans le stricte respect des règles de l’art.
Cela dit, il me faut lever une petite équivoque. Car il faut éviter que le regret exprimé ici, ne prête à confusion. La compassion dont je montre dans cet exposé, n’est aucunement une caution morale au maintien, d’un quelconque membre du CNDD au pouvoir, par quelque manière que ce soit. Loin s’en faut, d’ailleurs. Bien au contraire, je pense que c’est maintenant ou jamais, qu’il faille exiger le départ du CNDD du pouvoir, non pas par la violence, mais par le truchement des institutions internationales, qui disposent d’un certain pouvoir de coercition. Car, préconiser la violence, dans le contexte actuel des choses, reviendrait à offrir d’innocentes personnes, en pâture à un groupe de soldaillons à la gâchette facile, qui ne reculera devant rien pour arriver à ses fins.
Je finirai cette réaction par ajouter que, quoi qu’on dise, le CNDD s’est déjà « disqualifié » pour la gestion de la prochaine transition. Du pouvoir qu’il exerce, il n’avait qu’une légitimité et aucune légalité. Mais, même cette légitimité qui lui avait été tacitement conférée par le peuple, à travers un support initial massif, spontané et profond, il l’a perdu. D’autant plus qu’il a délibérément renoncé aux engagements qui le liaient au peuple, et ordonne ou cautionne, continuellement, le massacre de paisibles citoyens du pays. Mais puisque déjà, il détient le pouvoir au bout du fusil et met le fusil au goût du pouvoir, le faire partir devient un problème. La seule option qui reste aux forces du changement, c’est la négociation, alors il faut négocier en impliquant la communauté internationale sans exclure la possibilité d’envoie d’une force de protection civile.
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