Assainir Conakry : comment ? Complément au texte de Tutankhamon, « pollution à Conakry »
- Par Administrateur ANG
- Le 28/07/2014 à 07:44
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J'ai collecté dans ce texte, quelques mesures d'assainissement qu'un gouvernement responsable pourrait prendre, pour montrer que l'écologie et le développement durable font partie de ses objectifs et sont à la portée de tous, pour autant que l'on veuille bien s'en préoccuper.
L'environnement est un sujet transversal, qui transcende les ethnies, et qui nécessite d'être pris à bras le corps et vite, afin de pouvoir en mesurer certains résultats à moyen terme.
Évidemment ces mesures ne sont que des propositions non exhaustives, et pas toujours coordonnées entre elles, mais visent à montrer que le critère financier ne constitue nullement un repoussoir, la volonté et l'éducation étant les deux critères fondamentaux à la réussite d'une telle politique, ciblée à Conakry dans ces exemples.
Des campagnes publicitaires pour apprendre l'hygiène… et la courtoisie
Une campagne publicitaire nationale publique ‒ notamment pendant le ramadan ‒, pourrait être réalisée contre les crachats, qui favorisent la propagation de maladies, telles la tuberculose.
Beaucoup de « tabliers » vendent de la nourriture toute préparée sur les trottoirs ou la chaussée au mépris de la circulation routière, de l'hygiène ou de toute autre considération. Les rues jonchées de détritus, la saleté, les odeurs pestilentielles et les embouteillages donnent à certains quartiers l'apparence de bidonvilles. C'est lorsque de nombreux emplois seront créés, que le gouvernement pourra reconquérir les rues. Les vendeurs ambulants se verront progressivement délivrer une licence de vente, puis replacés dans des marchés voisins convenablement aménagés, avec eau courante, égouts et enlèvement des ordures (y compris avec des subventions à la location).
Beaucoup de taxis pirates (clandos) sans licence, ni assurance, exploités par des hommes d'affaires qui leur louent des guimbardes, s'arrêtent n'importe comment sur la voie, sans clignotant pour prendre ou déposer leurs passagers, en mettant en danger les autres usagers de la route. Des milliers de « clandos » sabotent par ailleurs le service public de bus. Évidemment cet assainissement ne se fera pas en un jour, car il faut des transports de substitution (d'où la restructuration des transports de bus appartenant à tous), une éducation permettant à tous les citoyens d'en comprendre l'intérêt, et un emploi de substitution aux chauffeurs.
Lorsque la Guinée organisera une conférence internationale, le gouvernement communiquera en direction des chauffeurs de taxi, le personnel hôtelier et les restaurants, à se montrer courtois et aimables. De même un Office de promotion touristique fera une communication dans le même sens en direction des vendeurs et des employés de services divers, même si le gouvernement devra préciser, qu'il n'y a aucune raison d'être affable vis-à-vis des étrangers, mais pas des Guinéens. Il incitera les ministres de la Défense nationale, de l'Éducation nationale, et les syndicats à diffuser le mot d'ordre. La courtoisie doit devenir un mode de vie pour tous.
Verdir Conakry
Il faut rendre Conakry verte. On se rappelle que sous la colonisation, la Guinée était la destination des Français d'Afrique de l'ouest qui ne rentraient pas en métropole. À elle de retrouver le lustre d'antan, pour que les touristes et les hommes d'affaires en fassent leur base de voyages dans la région. Il faut néanmoins savoir que l'infrastructure matérielle (qui ne demande que des moyens financiers) sera plus facile à améliorer que les manières frustes des gens. On ne parle pas des équipements sanitaires qui voient ou verront le jour peu à peu, mais des habitudes de jeter les détritus partout, le bruit comme si nous étions au marché, du manque d'éducation, y compris la politesse et la courtoisie. Il faut partir de très bas et repenser l'éducation civique à l'école (voire la conscription obligatoire, y compris éventuellement pour les filles).
Il est possible de transformer Conakry en cité-jardin, en plantant des arbres près desdits foyers, à des ronds-points... Un service spécialisé doit même être mis en place. Par la suite une communication à destination des responsables devra être instaurée pour les sensibiliser au mouvement « propre et vert ». Lorsqu'on se déplace à l'étranger, ce n'est pas la taille des résidences que l'on regarde, mais la qualité de leur entretien (lavabos fendillés, robinets qui fuient, toilettes approximatives, délabrement général, jardins mal entretenus). De la même façon, les étrangers jugeront Conakry ainsi.
Il faudra planter des milliers d'arbres, d'arbustes et de palmiers (après étude botanique et pédologique pour étudier les sols, et notamment les lessivages d'humus en période de pluie) et le verdissement de la ville remontera le moral de la population et la rendra fière. Il faudra lui apprendre à en prendre soin et à ne pas les saccager, sans distinction des quartiers riches ou pauvres, pour ne pas perpétuer cet état de fait politiquement dangereux. Il faudra lutter contre les mouches et les moustiques, assainir les égouts et les canaux malodorants.
Persévérance et endurance sont les maîtres mots pour combattre les vieilles habitudes, car les gens piétinent les plantes, foulent l'herbe au pied, pillent les parterres de fleurs, chapardent les jeunes arbres et en font tomber d'autres en garant leurs vélos ou leurs motos. Pour vaincre l'indifférence initiale, nous devrons éduquer les écoliers en leur faisant planter et entretenir des arbres et des jardins. Ils transmettront le message à leurs parents. Il devra même être instauré une journée par an pour la plantation d'arbres, à laquelle participeront tous les députés.
Des plantes venant d'autres régions du monde devront même être importées pour être implantées à Conakry. De la même façon la récupération des eaux de pluie (à ne pas confondre avec les eaux usées recyclées) permettra la production de 50% de la consommation quotidienne de la ville. La désalinisation (notamment des lacs et rivières beaucoup plus économique que l'eau de mer), l'osmose inverse (filtration avec des membranes), voire d'autres techniques et le recyclage des eaux usées permettront une gestion de l'eau en conformité avec le développement durable.
Bouter l'élevage hors de la ville
Les élevages porcins et les étangs de pisciculture seront éliminés de la ville, car les déjections polluent les cours d'eau. À chaque fois, tout cela se fera en concertation, car sans précaution, ni considération, cela deviendra risqué politiquement, élections obligent. Des fonctionnaires et des députés aideront à en limiter les répercussions politiques.
À titre d'exemple, tout animal ambulant (vache, cochon, chèvre, poule...) ou errant en pleine ville sera amené à l'abattoir et sa viande donnée aux plus démunis (foyers d'aide sociale).
La réinstallation des paysans sera la plus difficile, malgré des indemnisations basées sur la taille de l'infrastructure, la surface d'espace ouvert cimentée sur la propriété ainsi que le nombre d'arbres fruitiers et d'étangs à poissons. Mais l'expérience montre que même les indemnisations les plus généreuses ne suffiront pas, les paysans plus anciens ne sachant que faire de leur argent (syndrome hollandais). Vivant dans des appartements avec cochons, canards, poules et avec des arbres fruitiers et potagers qui les auront nourri gratuitement, tout leur manquerait.
Il faudra même racheter du sable pour aménager une plage où désormais on pourra se baigner et faire du ski nautique. De grands immeubles en copropriété remplaceront les bidonvilles de Kaloum.
De même un centre anti-pollution pour mesurer la pollution des véhicules sera créé, un centre de pollution sonore amènera à modifier la législation sur les décibels.
Tout en démolissant certains quartiers pour les reconstruire à neuf, il nous faudra identifier et préserver les immeubles ou édifices présentant un intérêt historique, traditionnel, archéologique, architectural ou artistique certain, afin de ne pas effacer notre passé. De même la prohibition de la cigarette dans les lieux publics pourra être mise en place, ainsi que dans les bureaux climatisés et les restaurants.
Conclusion
Ce ne sont que quelques mesures en vrac, mais la plupart d'entre elles ne nécessitent d'abord que de la volonté, plus que des moyens financiers. Elles participent d'un projet collectif que tout Guinéen peut s'approprier. L'armée pourrait dans un premier temps – ne serait-ce que pour justifier son salaire – récupérer les ordures, et procéder aux mesures basiques de terrassement.
À y regarder de plus près, ces mesures nécessitent la coordination de plusieurs départements ministériels (communication, tourisme, défense nationale, logement, santé, commerce, transports, éducation nationale, élevage, pêche, agriculture, environnement...), mais n'est-ce pas la vocation d'un gouvernement de s'y atteler ?
Gandhi
Citoyen guinéen
« Dans tout État libre, chaque citoyen est une sentinelle de la liberté qui doit crier, au moindre bruit, à la moindre apparence du danger qui la menace ». (Robespierre, Discours sur la liberté de la presse, mai 1791).
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