Alpha Condé a-t-il encore plusieurs cons à son arc ?
- Par Administrateur ANG
- Le 01/03/2013 à 07:18
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L’opposition guinéenne a repris du poil de la bête, donnant ainsi espoir à tout un pays. Hier, elle semblait condamnée à la préretraite ; aujourd’hui, elle travaille bien et à plein temps. L’opposition dispose d’un atout insoupçonné et facilement exploitable : la rigidité d’AC ! Par manque de souplesse, il ne pliera pas mais, en l’acculant, il rompra car il est bien cassable et plus fragile qu’on ne l’imagine. On n’a pas besoin de le trainer jusqu’au carrefour « Concasseur » de Conakry pour le casser. La meilleure façon de le combattre est d’utiliser sa propre méthode : l’intransigeance.
Ce 27 février 2013, l’opposition a encore montré sa capacité de mobilisation et permis involontairement à des loubards haineux et affamés du RPG de piller des magasins appartenant à des membres d’une certaine communauté. Mais ses efforts devraient aussi se porter sur la qualité de sa communication. Quelquefois, il est préférable de se taire que de mal communiquer. A titre d’exemple, vouloir se retirer du processus électoral mais ne pas boycotter les élections est une formulation difficile à expliquer aux militants de base. En effet, peut-on rester longtemps en vie lorsqu’on ne s’éloigne pas du couloir de la mort ? Je crois (ce qui veut dire que je ne suis pas tout à fait sûr) comprendre ce que l’opposition a voulu ainsi dire. Mais, comme elle ne s’adresse pas qu’à des académiciens, elle devrait s’exprimer de façon plus simple, compréhensible même pour les miliciens d’AC.
Donc, l’opposition doit tenir un langage clair: ne pas se retirer du processus électoral. Il faut éviter le boycott car, avec AC, même les présents peuvent avoir tort. C’est en restant dans le processus électoral qu’on peut le modifier. Ce n’est pas facile mais ce n’est pas, non plus, impossible.
Voici, à mon avis, ce que devrait faire l’opposition pour les législatives envisagées:
1°) sur le plan stratégique
Dans un combat il faut toujours prévoir au moins un plan B en cas de défaillance du plan A. Il faut toujours anticiper. La force d’AC, c’est d’avoir probablement pour chaque cas, un plan C. Dire que l’opposition se battra par tous les moyens légaux pour permettre la tenue d’élections législatives transparentes est louable. Mais que faire après l’épuisement de tous ces moyens légaux ? Oublierait-on que nous sommes en dictature ?
Ensuite, il faut être intraitable dans certains cas. AC veut imposer l’opérateur Waymark. L’opposition doit absolument refuser cet opérateur partial qui doit repartir avec ses « kits et ses plaques » dans le Gauteng (Afrique du Sud) ! En cette époque de mariage pour tous, je n’ai rien contre le couple Waymark-Sabari Technology (Mamady-ethnologie ?) qui n’est même pas obligé de vivre sous le même toit. Notre « première dame » vit-elle quotidiennement avec notre PDE (« président démocratiquement élu ») ?
C’est tout de même incroyable que pour un match, l’arbitre (qui a déjà en tête le score à annoncer) contesté pour sa partialité par l’une des deux équipes veuille à n’importe quel prix contrôler cette compétition ! L’opérateur Waymark étant sud-africain, il est censé savoir ce que sont l’injustice et la frustration populaire.
L’opposition devrait indiquer aux autorités sud-africaines (via leurs représentants diplomatiques à Conakry) que cet opérateur est sur le point de ternir durablement l’image de leur pays. Le système de l’Apartheid ayant été aboli en Afrique du Sud, va-t-on permettre une renaissance de ses métastases en Afrique de l’Ouest ?
Dans bien des domaines, l’Etat a son mot à dire quel que soit le système économique en vigueur dans le pays. Politiquement, il y a des marchés qu’on devrait refuser. Que Waymark parte, en gardant la monnaie s’il le faut, mais qu’il parte pour toujours. En matière de consultation électorale, le comptage manuel peut s’avérer tout à fait fiable. La démocratie n’a-t-elle pas précédé le développement de l’informatique ?
Il faut également exiger le vote des Guinéens résidant à l’étranger. Mieux, dans la confection des listes électorales, il faut leur réserver des places en position éligible. AC est un ancien «diaspo» qui n’aime pas les «diaspo», peut-être justement parce qu’ils le connaissent trop bien.
Enfin, le financement de nos élections provenant essentiellement de l’étranger (quelle honte pour un Etat qui se targue de souveraineté tout en mendiant en permanence!), l’opposition doit envoyer un message clair à ce qu’on appelle
2°) sur le plan tactique
Il faut bien connaître le terrain, c’est-à-dire les gens d’abord. C’est capital ! Ceux qui sont apparemment contre AC ne sont pas forcément pour l’opposition mais il faut faire avec. Le cas le plus frappant est celui de L. Kouyaté qui avait enjambé une mare de sang pour accéder à la primature sous le règne du Général L. Conté. Il est en partie responsable de l’arrivée d’AC aux affaires. C’est parce ce dernier n’a pas respecté leur accord secret que notre ancien PM de consensus se tourne maintenant vers l’opposition.
Cet opportuniste, par son poids plus physique qu’électoral, pourrait quand même servir pour contrecarrer AC. Cependant, l’opposition ne doit plus se tromper en l’évaluant au prix de ses kilos mais exiger de sa part une prise de position sans ambiguïté. Par exemple, le tester en lui demandant de lancer un appel ferme à ses partisans pour manifester. On voit souvent L. Kouyaté dans plusieurs rencontres entre chefs de partis mais où sont donc les troupes de ce champion de la balourdise ?
Un autre cas symbolique est celui de Jean-Marc Telliano, qui fut ministre de l’agriculture et actuel leader d’un « Rassemblement pour le Développement Intégré ». En Guinée tout le monde veut rassembler mais les Guinéens n’ont jamais été aussi divisés. Le frère Telliano vient de prendre ses distances par rapport à AC qui l’avait licencié. Va-t-il intégrer l’opposition ? Quoi qu’il en soit, l’ancien « agro ministre », plus connu pour son stock d’engrais inutile que pour sa réussite en production céréalière, vient d’exprimer sa fierté de pouvoir localiser les tombes de ses parents, ce qui n’est pas dans les cordes du faux prof qui bombe le torse !
Ensuite, la vigilance s’impose au niveau de
On voit donc que ce ne sont pas les moyens qui manquent à l’opposition. On peut avancer avec un chef à l’intelligence limitée, à condition qu’elle soit équilibrée par le bons-sens. Ce n’est pas le cas avec AC qui dégouline de haine et transpire l’incompétence. Ses propres conseillers ont des capacités intellectuelles d’un porteur de bagages. Impossible de travailler avec un tel homme si fermé au dialogue, à la fois arrogant et lointain par rapport aux préoccupations des Guinéens.
Une question simple : que faut-il faire quand on n’a pas eu gain de cause après avoir utilisé tous les moyens légaux ?
A cette question, la réponse est simple: exiger que dégage l’aboyeur autocrate aux abois !
Selon l’opposition, « Si M. Alpha Condé s’obstine à violer…nous allons demander son départ ». Comme elle se trouve en face d’un violeur obstiné (de la constitution, bien entendu !), elle ne doit plus demander mais chercher à obtenir le départ de ce froussard qui se prend pour un hussard.
Je vous salue !
Ibrahima Kylé DIALLO
Responsable du site « www.guineeweb.net »
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