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Alpha Condé appelle à accélérer la cadence pour la tenue des législatives avant fin décembre (analyse)

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Le président guinéen s'est voulu rassurant devant le parterre de participants au Forum économique qui s'est déroulé à Conakry les 14 et 15 septembre, en annonçant la tenue des élections législatives avant fin décembre 2012. Cette parenthèse paraissait importante aux yeux des représentants de tous ces partenaires au développement étrangers, qui peuvent avoir du souci à se faire en investissant des capitaux importants dans un pays, si l'environnement des affaires n'est pas favorable.

Et la meilleure manière de garantir aux investisseurs la sécurité, c'est de tenir des élections législatives, en vue de doter la Guinée d'une assemblée nationale digne de ce nom.

C'est à cela que le gouvernement du président Alpha Condé entend s'atteler. Le chef de l'Etat guinéen a d'ailleurs durant son discours tenu à l'occasion de ce Forum économique, invité les parties prenantes à accélérer la cadence pour la tenue du scrutin avant la fin du dernier trimestre de l'année en cours.

Alpha Condé a tenu à préciser sur les antennes de RFI ce dimanche, que les principaux points inscrits dans la plateforme revendicative de l'opposition ont été satisfaits.

C'est le cas de la fameuse question liée au président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), dont le départ exigé par l'opposition à cor et à cri a été obtenu.

"Lounsény Camara ne sera pas membre de la future CENI, dont la restructuration sera faite en obéissant aux critères de la parité entre la mouvance et l'opposition", a indiqué le chef de l'Etat guinéen.

Concernant le transfert des données de l'opérateur SAGEM vers WayMark, son remplaçant, Alpha Condé rappelle que l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) était disposée à appuyer son pays à franchir ce cap, le plus vite.

Comme pour dire que techniquement le délai était jouable, en ce qui concerne l'organisation du vote avant fin décembre. Même si pour le moment aucun chronogramme n'a été fixé par le président Alpha Condé.

Dans le camp adverse, l'Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) et le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition, deux blocs alliés de l'opposition, ont salué certes la démission du président de la CENI survenue récemment, mais le point lié à l'opérateur sud-africain WayMark demeure une préoccupation.

Et ces partis politiques tiennent à ce qu'un nouvel opérateur soit recruté sur la base d'un appel d'offres supervisé par la représentation du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)en Guinée.

La mouvance présidentielle pense avoir déjà fait "assez de concessions", en accédant à la question de refonte de la CENI, avec le départ de son président. Le cas WayMark est perçu comme une "diversion" de l'opposition.

Il revient dorénavant à l'OIF de départager le pouvoir et l'opposition, en tranchant sur la "fiabilité" de WayMark à gérer le fichier électoral guinéen.

Une première expertise de l'organisation avait il y a près de 3 mois conclu à quelques "insuffisances" chez l'opérateur au niveau des kits d'enrôlement. Mais les experts avaient formulé des recommandations, en suggérant à la société sud-africaine de corriger ses lacunes.

Celle-ci avait pris bonne note de ses remarques, et promis de se remettre en cause pour mériter la confiance des acteurs politiques. Reste à savoir si des efforts ont été faits dans ce sens par l'opérateur.

En tout état de cause, le président Alpha Condé qui tend vers la deuxième année de son mandat, tient à la tenue des élections avant fin décembre. Car beaucoup de temps a été perdu dans des querelles dignes parfois de "chiffonniers".

La Guinée a besoin de sortir enfin de ce long tunnel qu'est la transition, pour amorcer son décollage économique.

Il conviendrait de rappeler que depuis son avènement à la tête de la Guinée le 21 décembre 2010, les élections législatives qui devaient se tenir dans un délai de 6 mois ont été reportées à deux reprises.

Le premier report a porté sur la date du 29 décembre 2011, qui avait été retenue pour le scrutin, dès au départ. Avant que le gouvernement sur proposition de la CENI ne retienne ensuite le 8 juillet 2012.

Une autre date qui ne sera pas tenue, faute de consensus entre les parties prenantes au processus électoral.

Source:Xinhuanet

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