Les financements de la Banque européenne d’investissement (BEI) ont été annoncés en marge d’un forum UE-Afrique coorganisé par la présidence portugaise du Conseil de l’Union européenne (UE) et la BEI. La grande partie de ce financement, soit 300 millions d’euros, est destinée à l’interconnexion électrique entre la Guinée et le Mali. Ce projet s’inscrit dans le cadre du Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain (WAPP) de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Dans le cadre du projet financé par la BEI, le WAPP construira une ligne électrique à double terne 225 kV en courant alternatif, d’une longueur d’environ 714 km, entre la ville de Sanankoroba au Mali et celle de Nzérékoré en Guinée (en passant par Fomi en Guinée). Le projet porte également sur l’implantation des postes de transformation dans les localités de Siguiri, Fomi, Kankan, Kérouane, Beyla et N’Zérékoré (en Guinée) puis Sanankoroba (au Mali).

De l’électricité de la centrale hydroélectrique de Souapiti

L’électricité ainsi injectée dans le réseau électrique nationale du Mali est produite à partir de la centrale hydroélectrique de Souapiti, récemment mis en service en Guinée. L’installation qui affiche une capacité de 550 MW fonctionne avec un barrage construit sur la rivière Konkoure par China International Water & Electric Corporation (CWE).

Selon la Banque africaine de développement (BAD) qui cofinance l’interconnexion électrique entre la Guinée et le Mali, le but du projet est d’accroître la disponibilité d’électricité dans les deux pays et de renforcer l’établissement du marché régional d’électricité en Afrique de l’Ouest, conformément au Plan directeur adopté en 2012 par les chefs d’État de la Cedeao.

Le financement de l’électrification via l’off-grid

La BEI alloue également des fonds pour l’électrification via les systèmes solaires hors réseau au Tchad et aux Comores. Le financement est destiné au fournisseur d’off-grid InnoVent qui étend ses services en Afrique, notamment au sud du Sahara. Cette solution est particulièrement déployée au Tchad pour accélérer l’accès à l’électricité dans les zones rurales ou semi-urbaines.

Une partie de l’enveloppe de la BEI est dédiée à l’approvisionnement en eau potable au Malawi. Dans ce pays d’Afrique de l’Est, 4 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable selon l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid). Actuellement, les efforts des autorités malawites et des institutions de financement du développement sont aussi orientés vers l’hygiène et l’assainissement. Au Malawi, seulement 6 % de la population a accès à une installation sanitaire. Cette situation entraîne la défécation en plein air, vectrice de maladies comme le choléra.

Jean Marie Takouleu