Affichage des listes électorales provisoires: le constat à Dubréka, Boffa et Boké

Boke

Depuis le 10 août, une mission de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est dans les 38 circonscriptions électorales du pays pour superviser l’affichage, la correction des listes électorales provisoires et l’actualisation de la cartographie des bureaux de vote.

Une équipe multimédia s’est rendue dans quelques villes de la Basse Guinée. A Dubréka, les opérations se passent très bien. M. Yamoussa Pario Bangoura, président du quartier de Kénendé, déclare que depuis le 11 août, il y a un engouement autour de l’affichage dans son quartier. « J’ai été la première personne à retrouver mon nom. Les citoyens ne font que défiler pour venir voir leur situation. Pour le moment, nous n’avons pas encore constaté d’anomalies. En tout cas, je n’ai pas été saisi par un citoyen dans ce sens ».

 Mais Patrice Guémou, résident du même quartier, venu vérifier son inscription sur la liste électorale provisoire, ne retrouve pas son nom sur la liste affichée. "Depuis avant-hier, je suis venu pour contrôler, j’ai vu les noms des autres membres de ma famille, mais moi mon nom ne figure pas alors qu’on s’est fait inscrire le même jour".

Le président de la CEPI (commission électorale préfectorale indépendante) de Dubréka, Naby Sylla, fait l’état des lieux de l’affichage dans sa circonscription. « Le 10 août, nous avons reçu la mission, elle a procédé à l'appropriation de  l’affichage et la correction des listes électorales provisoires. Le 11 août, nous avons lancé l’affichage et la correction sur toute l’étendue de la préfecture de Dubréka. A la date d’aujourd’hui, nous sommes vers la fin de l’affichage et la correction, notamment la remontée des données, le transfert des nouveaux électeurs dans des bureaux de vote, les propositions de création de nouveaux bureaux de vote où il n’y en avait pas, la remontée des données concernant les doublons. Pour le moment, nous n’avons pas constaté une correction de nom, de filiation dans notre circonscription».

Boffa
L’engouement est perceptible devant les lieux d'affichages des listes électorales provisoires. Le commissaire Kader Aziz Camara, superviseur pour les villes de Boffa et Boké, a donné le niveau d’évolution des opérations d’affichage et de remontée : « En général, la situation à Boffa se présente très bien. Comme l’indiquent les feuilles de route, la mission est rentrée le10 août et le 11 août, nous avons réuni tous les présidents de CESPI [ndlr: commissions électorales sous-préfectorales indépendantes] et les autres acteurs concernés par la mission pour faire l’appropriation, c’est-à-dire donner à chaque délégué les éléments d’appréciation de correction et d’affectation selon les différentes fiches. L’appropriation nous a pris un jour et le lendemain, les différents délégués se sont rendus dans leurs sous-préfectures respectives ».

Depuis le 15 août, l’étape de la restitution a commencé. Après le recueil de toutes les informations sur le terrain suivant les fiches d’affectation, le transfert et le détachement, la remontée de ces informations se fait par sous-préfecture. Même que la sous-préfecture de Tamita a déjà fini. "Concernant la création de nouveaux bureaux de vote, il y a eu des propositions de création de cinq nouveaux bureaux de vote, concernant l’affectation, il y a eu 397 électeurs affectés, au niveau des transferts, il y a eu 387 électeurs transférés qui touchent sept secteurs. Donc, pour Tamita, c’est déjà fini...", a expliqué le commissaire Aziz Camara. Le président de la CEPI de Boffa, Mamadouba Sylla, a ajouté que l’affichage est à un niveau très considérable. "Nous remarquons de l’affluence. Chacun vient voir son nom s’il y a des incorrections...".

Concernant les cas de doublons détectés, ils sont en cours de traitement par les différentes commissions d'affichages et de corrections. "C’est pourquoi sur le terrain, il y a les fiches de correction, de radiation. Ces anomalies sont en train d’être remontées".

M. Younoussa Bintya Camara, président de la CESPI de Tamita, a fait le bilan de sa circonscription : "A ce jour, à Tamita, il y a eu la proposition de création de nouveaux bureaux de vote. Il y a le district de Kèlèya où nous avons proposé de créer un bureau de vote à Bantan, deux autres à Kalimah dans Mouraya. Et  deux autres à Yembèrin, Binkan et Khourèwouré".

Boké
Dans la préfecture de Boké, l’affichage, la correction des listes électorales provisoires et l’actualisation des bureaux de vote a pris du retard par endroit souligne le président de la CEPI El Hadj Sékou Souaré. "Depuis une semaine, les affichages ont commencé. Ils n’ont pas commencé au même rythme dans les différentes zones parce que les avantages réservés aux chefs-lieux n’ont pas été accordés aux sous-préfectures lointaines qui sont au moins 135 Km de la commune urbaine comme Sansalé et les îles également. La commune urbaine a 14 commissions administratives d'affichages parmi lesquelles 12 ont commencé aussitôt, mais les districts ruraux ont accusé un certain retard. Ce retard a été accentué au niveau des zones fortement enclavées comme les Bowés ou les zones de mangroves. Si vous prenez Malapouya, c’est une zone de Bowé, une partie de Sangarédi, de Dabiss également. Sansalé, Kamsar et Kanfarandé sont des zones insulaires. Donc, il y a eu un certain décalage, mais à l’heure actuelle tout le monde est au même niveau en matière d’affichages ».
Comment vous faites la remontée des données ? "Il n’est pas aisé de faire déplacer les gens à tout moment, donc nous avons demandé que deux fois par semaines que les gens nous déposent les données".

 Concernant les difficultés, le président de la CEPI de Boké ajoute: "nous sommes en saison pluvieuse. La pluie commence à un peu déranger les gens dans leurs mouvements ce qui ne facilite pas toujours la tâche pour la gestion de l'opération. Si je prends le seul quartier de Barlandé, il y a plus de huit secteurs, Khoréra aussi a plus de dix secteurs. Donc, quand vous comparez les situations, c’est difficile en matière de coordination. Il faut se déplacer, il faut être toujours auprès des paysans. L'autre difficulté, est surtout liée au niveau d'analphabétisme de nombre d'électeurs. Un citoyen qui vient, il est illettré, lui il ne s’intéresse qu’à sa photo. Quand il voit sa photo, il est content, il ne cherche pas à savoir si son nom ou son prénom est correctement inscrit".

M. Mamadi Nabé du Ministère de l'Administration du Territoire et de la Décentralisation, délégué national de la CENI à Boké, ajoute que la mission se déroule sur quatre grandes composantes, notamment la supervision des opérations d’affichage et de correction des listes électorales provisoires, la récupération des données, l’appropriation sur le schéma de remontée des données corrigées et l’actualisation de la cartographie des bureaux de vote.

« Au niveau de chaque composante, il y a eu des opérations. Si je prends l’affichage et la correction des listes électorales provisoires, il y a eu des cas de correction et de radiation. Pour le moment, nous n’avons pas totalisé encore. Les travaux sont en train d’être menés dans les commissions. Au niveau de l’amélioration de la cartographie des bureaux de vote, il y a eu des cas qui ont été traités. Il a été dit par la CENI qu’un électeur ne doit pas faire plus de cinq kilomètres pour aller voter. Donc, il est utile pour la CENI de rapprocher ces électeurs de leurs localités respectives afin qu’ils puissent voter le 11 octobre 2015 librement".

Source: CENI

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