Affaire Condé-Steinmetz : quand la CIA s'en mêle
- Par Administrateur ANG
- Le 17/10/2013 à 10:17
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Rien ne va plus entre le président guinéen Alpha Condé et le milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz, accusé d'avoir acquis frauduleusement des permis miniers au mont Simandou. Et la note que la CIA aurait remise au chef d'État guinéen en août 2013 ne risque pas d'apaiser les hostilités.
Une note d'une quinzaine de pages attribuée à la CIA a, selon nos sources, été remise en août 2013 au président Condé. Sa version traduite en français, dont J.A. a pris connaissance, porte sur le financement des partis d'opposition guinéens, en particulier de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et de ses deux ailes rivales, celle de Cellou Dalein Diallo et celle d'Oury Bah. Ce document fait également apparaître deux personnages, deux Israéliens, en relation, selon ses rédacteurs, avec Beny Steinmetz et/ou avec BSGR : le diamantaire Victor Kenan, installé à Conakry depuis vingt ans (mais désormais persona non grata en Guinée) et un certain Victor Nassar, qui fut brièvement incarcéré à Madagascar début 2012 pour tentative supposée de coup d'État, que la note présente comme un ancien "conseiller en sécurité de BSGR". Surtout, cette note très détaillée revient sur un épisode concomitant à l'acquisition des blocs miniers de Simandou par BSGR : la signature le 4 mai 2009 d'un contrat de sécurité entre le capitaine Dadis Camara alors au pouvoir et la firme israélienne CST Global - contrat qui a nécessité le déplacement à Conakry d'anciens responsables israéliens tel Shlomo Ben Ami, le général Ziv, Nissim Zvili, et même l'ex-Premier ministre et mentor de Steinmetz, Ehoud Olmert. Kenan aurait facilité la conclusion du contrat, et Nassar a par la suite été l'un des principaux formateurs de l'unité des "bérets rouges" de Dadis, laquelle s'illustra dans le massacre du stade de Conakry le 28 septembre 2009. Le document se garde cependant de mettre directement en cause la galaxie Steinmetz-BSGR dans l'attaque contre la résidence d'Alpha Condé en juillet 2011 ou dans une tentative de coup d'État : "Aucune preuve concrète d'un tel plan n'a encore vu le jour", conclut-elle.
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