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Affaire Bolloré: la Guinée face au rôle prédateur des multinationales en Afrique

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La Guinée est un pays aux performances économiques peu reluisantes  malgré une croissance annoncée de 7%. Elle doit à présent affronter de graves accusations de corruption. En effet l'ami intime du président Alpha Condé, Vincent Bollloré, est actuellement en garde à vue à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales. 

De graves soupçons de corruption et de trafic d'influence concernant l'obtention de concessions portuaires en Guinée pèsent sur le groupe de communication Havas. L'homme qui est à la tête d'un groupe tentaculaire, réalise 25 % de son chiffre d'affaires en Afrique. Les différentes politiques de développement menées en Afrique ont largement échoué ces dernières années.

Les multinationales qui devaient favoriser l’économie notamment dans les zones géopolitiques en difficulté ont grassement profité de plans de défiscalisation de connivance avec des responsables politiques et des présidents africains.


Entre fraude et corruption, une impertinence demeure : celle de la victimisation du peuple africain. Des idéologies perdurent et nourrissent dans les consciences collectives les sentiments "d’infériorité et de dévalorisation". L’Afrique, comme c'est le cas en Guinée,  plutôt que de développer des stratégies économiques et d’investir dans les créations d’entreprises, se maintient dans une situation de dépendance aux multinationales. Ces dernières profitent donc d'une faible concurrence  réelle et engrangent des bénéfices considérables. Dés lors elles mettent en place des plans de défiscalisation à plusieurs milliards de dollars.


Une des ruses est celle de la manipulation des prix de transfert. Les prix sont alors faussement fixés pour favoriser l’échange des biens et des services dans le seul but d’échapper à l’impôt. Il ne s’agit là que d’un exemple des méthodes mises en place avec la complicité  d'états corrompus. Ces sommes considérables sont autant de pertes pour les pays concernés et l'Afrique de manière générale. Les travailleurs peu revendicatifs  subissent un système capitaliste financier européen.


Pour comparaison, en 2015 le montant de ces sommes détournées correspondait à plus du triple des fonds nécessaires pour renflouer les caisses de santé des pays dévastés par l’épidémie d’Ebola. La Guinée, la Sierra Léone et le Libéria étaient tous trois concernés. Des études ont estimé que l’ensemble des montants correspondait au double du montant total des aides que touche l’Afrique.


Les cadeaux fiscaux accordés par certains dirigeants africains mettent en lumière les failles béantes de ces mêmes pays. Des problématiques qui parfois sont abordées lors des grands sommets mondiaux et qui n’ont pour l’heure trouvé de solutions efficaces.


Les conséquences sont catastrophiques. Les Africains vont devoir faire face à des enjeux climatiques essentiels. Cet argent est donc plus que nécessaire pour la construction de villes durables. Si les choses ne sont pas faites à temps, des flux migratoires conséquents auront lieu. La création d’une organisation internationale pour le contrôle de ces taxes se faisant toujours attendre.


Les multinationales doivent d’urgence s’inscrire dans une perspective de développement économique et social et devenir pleinement acteur de l’environnement dans lequel elles évoluent. Un processus responsable de qualité qui favorisera le tissu social en plein accord avec les parties prenantes que sont la société civile, les États, les ONG etc…Elles doivent également favoriser les perspectives économiques en accompagnant les créations d'entreprises et non plus se substituer à elles. 

Par Thierry Paul Valette

Source: Club Médiapart

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