AC ou le goût immodéré pour le rouge
- Par Administrateur ANG
- Le 12/05/2012 à 14:47
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Je ne sais pas si le «numéro nul guinéen» aime le vin mais ce dont je suis certain c’est qu’il a un penchant prononcé pour le rouge. AC (Ancien Communiste?) vient de verser encore le sang de nos compatriotes en réprimant violemment leur marche du 10 mai 2012.Le crime des manifestants? Une soif de démocratie!
AC («Actuel Camarade») est tout sauf un démocrate. Cette affirmation est tellement simple qu’on a tendance à l’oublier. La dictature n’est pas sur le point de s’installer en Guinée, elle y est déjà installée. L’unique question est de savoir comment y mettre fin! La réponse? Par la violence.
En effet, pour ce marxisant endurci, tout est vu sous l’angle des rapports de forces et une contradiction, qu’elle soit fondamentale ou mineure, ne se résout que par la violence. Ignorant tout respect de la parole donnée, AC a une conception particulière du dialogue : il ne faut pas chercher à convaincre mais réussir à vaincre. Dialoguer, c’est soumettre l’interlocuteur, toujours perçu comme ennemi.
AC a toujours les réflexes des années 50 et il vient de nous en donner la preuve dans un message ridicule de félicitations exprimant sa« grande considération » pour François Hollande qu’il a osé qualifier de « camarade de longue date ». On ne peut même pas parler de gaffe mais de gap car il ne s’agit pas de maladresse mais d’ignorance due à un retard dans la perception des concepts dans les relations internationales. Par ailleurs, on ne parle pas de « grande » mais de « très haute »considération.
Ce gap a failli nous fournir un gag car, connaissant la structure mentale d’AC, ce dernier aurait bien été capable d’évoquer le « peuple frère de France sous la conduite éclairée de son leader bien aimé… ». J’espère que le message adressé à Hollande n’a pas été envoyé à Amsterdam mais à Paris !
L’opportunisme d’AC changera-t-il son image auprès de l’Internationale Socialiste ? Rien n’est moins sûr car quel cauchemar que d’avoir un « Gbagbo bis », plus gaga que l’original !
Aujourd’hui, en Guinée, le pessimisme est tel qu’on ne dit même plus : « mon moral est bas ! » mais « mon moral est condé ! ». Abé Sylla vient de nous le prouver par a+b car sa récréation aventureuse vers le RPG a été si décevante que son parti s’est cru obligé de réitérer son appartenance à l’opposition contre AC. Une tentative douloureuse mais utile car l’actuel squatter de la Présidence n’est pas digne de confiance.
Une autre preuve est fournie par El Hadj Mamadou Saliou Camara, l’imam de la Grande Mosquée Fayçal de Conakry. Ce dignitaire religieux, pourtant choyé par le pouvoir en place, a, dans son sermon du vendredi 27 avril 2012, déclaré ceci : « Nous, on a cru que si on confie le pays à un professeur, un homme qui connaît tout, qui peut tout, notre pays sortira de la crise. Mais aujourd’hui, tout le monde connaît la vérité. C’est si on la dit ou pas mais la réalité est là: nos vraies souffrances sont venues après l’élection du professeur. On n’a jamais aussi souffert que sous le règne du professeur !
Eh professeur ! Eh professeur ! On a eu de l’eau ? On a eu du courant ? Est-ce que la Guinée a progressé ? »
Ces propos ne sont évidemment pas de l’« ethno » Kylé Diallo mais d’un homme dépité qui a plus besoin de riz et de poisson pour survivre que de versets coraniques.
Cela dit, que faudrait-il faire pour instaurer la démocratie?Répondre à la violence par la violence. J’ai toujours soutenu qu’AC ne connaît que le langage de la force. En réalité, il est plus faible qu’on ne le pense ; sa chance est qu’il n’a pas en face de lui une détermination sans faille. Pour qu’AC écoute, il ne suffit pas de parler sa langue mais d’utiliser son langage : la force !
Ce qu’il est convenu d’appeler l’opposition devrait donc, à mon sens, se battre sur 2 fronts :
1°) d’abord, au niveau du vocabulaire
En politique, les termes employés sont d’une importance capitale. Ainsi, pourquoi utiliser la formule « Président de la République »pour parler d’AC ? Je préfère qu’on parle de « chef de l’Etat », ce qui est plus conforme à la réalité. Le mot« Président » suppose qu’il aurait été démocratiquement élu, ce qui n’est pas le cas. En revanche, il est de facto à la tête du pays, comme Dadis et Sékouba Konaté le furent. De plus, il reste président de son parti et donc d’une partie seulement des 12 millions de Guinéens, copropriétaires de la Guinée. Mieux vaudrait, à la rigueur, lui laisser le titre usurpé de « Professeur » si on rechigne à ne pas se contenter de « Monsieur Alpha Condé ». Mais surtout pas de « père de la nation » car il en est plutôt le pire.
Parallèlement, la formule« chef de l’opposition »ne convient pas aussi car elle n’est valable qu’à la suite d’élections démocratiques, ce qui n’est également pas le cas. Revendiquer ce titre, c’est accepter implicitement qu’on ait été battu dans les urnes et que le chef de l’exécutif soit légitime. Pour la Guinée, je préfère qu’on parle de principal opposant. C’est-à-dire de celui qui se dresse contre l’arbitraire.
Bien entendu, il faut éviter les formules « mouvance présidentielle »(regroupant tous les vautours de la mangeoire d’AC) et « armée nationale » ou « forces de sécurité » (qui ne sont en réalité que de simples milices ethniques d’insécurité).
2°) ensuite, sur le terrain local
AC ne peut rien gagner dans la clarté. Longtemps homme de l’ombre, il a toujours un dessein sombre. La marche du 10 mai 2012 a été un grand succès. Il ne faut pas relâcher la pression. Ce serait une lourde erreur que d’attendre que le sang versé par AC sèche. Qu’AC sache ce qu’est le combat permanent, expression dont il est familier.
Il faut une opposition ferme à AC. Le départ de L. Camara de la CENI n’a plus d’intérêt car il a déjà fini le travail que lui a confié AC. C’est toute la CENI telle qu’elle est actuellement qu’il faut changer et, ensuite, démanteler le fichier électoral élaboré au profit exclusif du RPG.
Il ne faut jamais aller aux élections les yeux bandés. N’est-on pas aveugle lorsqu’on se laisse piétiner par la même personne, au même endroit ? Dans les conditions actuelles, aller aux législatives, c’est créer une Assemblée « nationale » pour AC car tout est déjà truqué. Le CNT est d’accord sur ce point, mais pour d’autres raisons.
Dans un combat politique, il ne faut jamais négocier ses propres principes. En face d’un borné, il faut être ferme : décliner désormais toute invitation et refuser toute convocation de sa part.
Je vous salue !
Ibrahima Kylé Diallo
Commentaire de M. Bocar LY:
Je m'approprie ce texte et y ajoute les précisions suivantes:
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