AC, otage de l’axe du mal : Armée-Donzos-Miliciens
- Par Administrateur ANG
- Le 27/08/2012 à 08:38
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Un conglomérat de marchands de terreur constitué du tandem maléfique Donzos-milices privées hétéroclites (plutôt pour ce qui est de l’aspect visible de la nébuleuse), s’est greffé aux soudards de l’Armée guinéenne à l’avènement d’AC au pouvoir .C’est désormais ce triptyque macabre constitué par obsession sécuritaire du président guinéen, qui exerce le monopole de la violence en Guinée.
En revanche, cette nouvelle barbarie renforcée ne menace pas que les populations civiles guinéennes indistinctement dans leur ensemble. Les massacres de Zowota viennent de démontrer à cet effet que nul n’est à l’abri en Guinée des sbires d’AC.
Ironie du sort, l’épée de Damoclès de cette nébuleuse de la terreur pend aussi dangereusement sur la tête du « professeur-président ».Mais la «forteresse de Sékhoutoureya », s’évertue à sauver les apparences, en renvoyant tant bien que mal une image factice de la réalité.
Plusieurs raisons ont conduit à la prise d’otage d’AC par sa propre armée et par les chasseurs Donzos et ce fourre-tout de miliciens :
En ce qui concerne l’Armée, c’est d’abord en raison de la cooptation d’AC comme président de la république par Sékouba Konaté et une partie de l’Armée
à l’encontre de la majorité du vote populaire. La redevance d’AC à l’endroit de l’Armée est un fait.
Plus en amont, c’est l’opacité de l’Armée guinéenne avec son indiscipline caractéristique, qui pose problème. En effet, depuis Lansana Conté, l’Armée guinéenne est une pétaudière incontrôlable et imprévisible, fonctionnant à l’image de gangs rivaux qui observent une trêve précaire .Ceci explique pourquoi AC cherche à la dompter subrepticement et qu’il s’en méfie comme de la peste, en s’entourant des Donzos et de factions sécuritaires obscures. L’épée de Damoclès de l’Armée est une menace à tout moment pour le pouvoir et pour ses tenants .Et cela, AC le connaît mieux que quiconque.
Mal élu , AC est conscient que sa survie au pouvoir dépend de son habileté à dompter l’Armée habituée à faire la pluie et le beau temps au plus haut sommet de l’Etat .Le réussira-t-il ?
La hantise du « pouvoir kaki » de nouveau à Conakry est bien une réalité …
Indirectement, la situation économique et financière désastreuse de la Guinée, suite aux scandales financiers des contrats miniers et le blocage des législatives, a davantage contribué à assécher les caisses vides de l’Etat. Ce qui empêche de continuer à entretenir des troupiers budgétivores (moins de 0.50% de la population totale, à tout juger, qui absorbent plus de 40% du budget national) plus efficaces dans la répression et la brutalité qu’à contribuer en valeur ajoutée au PIB.
Le chroniqueur Mamadou Billo Sy Savané rentré de trois (3) mois de séjour de Guinée, témoigne : « (…) il(AC) ne s’y déplace plus qu’en hélicoptère, cela, même pour aller de Sékhoutoureya au Palais du Peuple. Le quartier de la présidence est barricadé jour et nuit. La circulation à proximité y est interdite. Des automitrailleuses armées stationnent tout autour, ainsi que des blocs de bétons. A cela il faut ajouter des centaines de milices armées. »
Outre ce danger permanent de la soldatesque nationale, il y a la terreur des chasseurs Donzos évaporés dans la nature (où sont-ils vraiment ? La dernière fois, on les apercevait en Forêt. Que font-ils ? Combien sont-ils ? Quel deal les lie à leur employeur AC ? A-t-on fini d’entendre parler d’eux ? ).
Il faut aussi faire avec des milices armées de tout poil qui opèrent en toute tranquillité à Conakry. L’appui armé du Burkinabé –Faso à AC est secret de polichinelle. La filière Angolaise est aussi mise en cause dans la « formation de milices» (cf. Lettre de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djalon au président Santos, Mars 2012).Ce qui ne serait pas surprenant, compte tenu des bons rapports entre AC et Dos Santos. Rappelons juste à titre d’exemple que l’Angola, après le Burkina Faso, a été un des premiers pays visité par AC à son arrivée au pouvoir.
L’opposition guinéenne parlait de « rebels » (???), avec la répression de sa marche pacifique en Septembre dernier .A moins de n’accorder aucun crédit aux opposants guinéens, on ne peut pas exclure d’un revers de main cette
éventualité. Tant et si bien que la plupart des pays frontaliers de la Guinée (Liberia, Sierra-Leone, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau), naguère foyers de tensions, représentent un vivier d’ex-seigneurs de la guerre.
Avec tout ce beau monde à gérer, il est peu probable qu’AC dorme tranquillement.
Comment la libération du président guinéen de ses ravisseurs armés se fera-t-elle? L’avenir nous le dira.
Oury Baldé
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