4 questions sur la plainte de DSK contre Nafissatou Diallo
- Par Administrateur ANG
- Le 17/05/2012 à 10:41
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La riposte de Strauss-Kahn apparaît plus comme un choix tactique qu'une réelle volonté d'obtenir des dommages et intérêts. DSK aura attendu 15 jours pour contre-attaquer après le rejet de sa demande du classement de la plainte au civil de Nafissatou Diallo. L’ancien patron du FMI a déposé mardi 15 mai une plainte contre la Guinéenne et réclame 1 million de dollars. Décryptage.
1 - Que dit la plainte de DSK ? Il est précisé que Dominique Strauss-Kahn accuse Nafissatou Diallo "d'avoir provoqué son emprisonnement" par ses fausses déclarations, qui ont entraîné "la perte de son emploi de directeur général du FMI". La plainte indique aussi les motifs de "diffamation", "intention de nuire", "procédure abusive", "détention arbitraire" et "intention de causer une souffrance psychologique". Le document répond également aux 63 accusations portées par la femme de chambre. En plus du million de dollars de dommages et intérêts, il réclame une somme pour des dommages dits "punitifs". 2 - Comment ont réagi les deux parties ? L’avocat de la femme de chambre, Douglas Widgor, a évoqué un "stratagème désespéré". "C'est un coup de publicité, un nouvel effort de ses avocats pour éloigner l'attention de ce qui s'est vraiment passé, dans l'espoir de reconstruire son image publique", poursuit-il. "Nous avions l'obligation de répondre à ses accusations, de préciser notre défense" à la suite du rejet du classement de la plainte de Diallo pour agression "sadique et violente", précise de son côté William Taylor pour la défense de l'ex-patron du FMI. Le montant des dommages et intérêts est une manière de dire clairement que la jeune femme lui "a fait beaucoup de mal", continue son avocat. 3 - Pourquoi maintenant ? La date de la riposte apparaît très symbolique. Un an, jour pour jour, après l’éclatement de l’affaire et l’arrestation de DSK. Le jour de l’investiture de François Hollande à la présidence. Un choix osé afin d'appuyer l'idée que l’ancien ministre de l’Economie était à l’époque "considéré par certains comme le prochain Président français", comme le précise la plainte. Et que toutes ses ambitions ont été enterrées après le scandale. Comme l'explique un proche de Dominique Strauss-Kahn au "Parisien" : "Son problème n'est pas de revenir dans la vie politique mais d'être réhabilité publiquement". 4 - Quelles répercussions dans la procédure en cours ? L’examen de la plainte de la Guinéenne se poursuit. L’objectif de la défense semble davantage de rééquilibrer le rapport de force avant la tenue du procès au civil que d'obtenir réellement ces dommages. Les avocats de DSK peuvent ainsi peser sur des négociations en vue d’un éventuel règlement à l’amiable.
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