4 ans après, les victimes du 28 septembre réclament justice !

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Dans le cadre de la commémoration de l’an 4 des événements du 28 septembre, des organisations de défense des droits de l’Homme, notamment l’Association des Parents, Amis et Victimes du 28 septembre 2009 (AVIPA ), l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH), la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH), sont montés au créneau pour réclamer justice, ce lundi 4 novembre, lors d’un point de presse qu’ils ont animé.

Après avoir observé une minute de silence à la mémoire des victimes des événements du 28 septembre, Mme Asmaou Diallo, Présidente de l’AVIPA a tout de suite souligné que « la Guinée et les Guinéens célèbrent aujourd’hui le quatrième anniversaire des massacres perpétrés le 28 septembre 2009 au Stade du même nom à Conakry ». Elle a rappelé que des dizaines de milliers de citoyens avaient ce jour répondu à l’appel pour l’organisation, au stade du 28 septembre, d’une manifestation pacifique qui s’est transformée, selon elle en l’un des plus grands drames enregistrés dans l’histoire de la Guinée et de rappeler : « Cette tragédie a fait plus de 150 morts le jour de l’événement et plus de 50 autres les jours d’après, le viol de 131 filles et femmes, des dommages physiques sur plus d’un millier de personnes, plus de 600 cas de pillages et 90 disparus ». Elle a dénoncé un manque effectif de fermeté des autorités politiques de la place handicapant sérieusement l’avancée du dossier. Et a conclu en ces termes : « je profite de cette tribune pour lancer un appel au pool des juges d’instruction chargés du dossier de rester fermes et sereins. Ils doivent demeurer convaincus que seule leur indépendance et leur impartialité devraient guider leurs pas. Au chef de l’Etat, pour qu’il ne soit guidé que par un impératif, celui d’assurer aux Guinéens et à tous ceux qui vivent en Guinée une protection effective à travers une justice forte capable de mettre le citoyen à l’abri de la peur ».

Malal Diallo, a, au nom du Président de l’OGDH, rappelé un fait qui selon lui était extrêmement grave : « c’était une première en Guinée. Le viol des femmes et des jeunes filles à ciel ouvert. Ce sont des choses qu’on n’avait pas vu. On n’avait jamais assisté à une tragédie pareille. Il y a les multiples disparitions. Et jusqu’à présent, leurs parents ne savent pas où ils sont. Malheureusement pour nous, jusqu’à maintenant on est en train de tergiverser. Justice n’est pas encore faite. Ce qui importe pour nous en tant que défenseur des droits de l’Homme, c’est la volonté politique. Si la volonté politique existe, nous savons que tôt ou tard la justice sera faite et que les victimes rentreront dans leur droit et leurs parents cesseront de pleurer inutilement ».

Me Hamidou Barry, avocat des victimes a lui déploré le manque de volonté politique pour examiner le dossier du 28 septembre 2009. Et a ajouté que « c’est l’impunité qui nous fatigue en Guinée. C’est avec le droit qu’on construit la paix. Ce n’est pas avec les chansons ou les caravanes. Il faut qu’on rende justice et qu’on évite qu’il y ait une justice sélective chez nous ».

Le conseiller juridique du ministre des droits de l’Homme, Diallo El Hadj Bassirou, est d’avis que « c’est très bien que ces associations continuent de demander que justice soit rendue. C’est une lutte qui incombe à tous les Guinéens. Nous sommes convaincus que sur ce dossier, il faudrait que ça avance ».

Source: Afrik.com

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