18 mois de prison pour un opposant au président
- Par Administrateur ANG
- Le 10/04/2018 à 07:27
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Un tribunal de Conakry a condamné aujourd'hui à 18 mois de prison ferme un responsable du principal parti d'opposition guinéen, Ibrahima Sory Camara, pour "outrage, injures et diffamation" à l'encontre du président Alpha Condé. Il avait été arrêté le 22 mars sur ordre du parquet pour des propos tenus quelques jours auparavant sur les réseaux sociaux lors d'une période de forte tension entre le pouvoir et l'opposition, qui conteste les résultats des élections locales du 4 février.
La juge Djénabou Donghol Diallo a déclaré M. Camara coupable de diffamation et d'outrage envers le chef de l'Etat, le condamnant "à 18 mois d'emprisonnement ferme et 2 millions de francs guinéens (environ 180 euros, NDLR) d'amende". Il a également été condamné à verser "un franc symbolique à titre de dommages et intérêts" à M. Condé. A l'audience le 4 avril, le procureur Aly Touré avait requis deux ans de prison contre le prévenu, un responsable du principal parti d'opposition, dirigé par l'ex-premier ministre Cellou Dalein Diallo.
Les avocats de la défense ont aussitôt annoncé qu'ils allaient faire appel de cette décision, qualifiée de "fantaisiste" par l'un d'entre eux, Me Salifou Béavogui. Son confrère Me Alsény Aïssata Diallo s'est également dit "surpris". "C'est une affaire purement analysée sous l'angle politique et puisqu'il y a une juridiction de censure, elle va purement et simplement annuler cette décision", a-t-il assuré.
Dans un communiqué daté du 20 mars, le procureur avait affirmé que dans sa déclaration, Ibrahima Sory Camara avait tenu "des propos injurieux", envers M. Condé. Il avait également fait état de la tenue d'une réunion au palais présidentiel en présence du chef de l'Etat au cours de laquelle, aux dires de l'opposant, "il a été décidé de recruter des loubards moyennant de fortes sommes pour s'attaquer aux six grands marchés de Conakry à l'effet de piller les biens des citoyens", selon le texte.
MM. Condé et Diallo ont conclu le 2 avril un accord pour résoudre le contentieux sur les résultats des élections locales et mettre fin aux manifestations qui ont fait une quinzaine de morts dans le pays en deux mois.
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